Comment avoir de la compassion pour soi-même ?

La compassion pour soi-même réduit la distance d’avec notre propre expérience. Peut-être nous sommes nous coupé de notre ressenti depuis longtemps, nous ne savons plus nous y fier ou comment l’exprimer. Il est peut-être souvent arrivé que l’entourage ait nié ce que nous ressentions et nous ait imposé des ressentis qui n’étaient pas les nôtres. Pour ne pas rompre les liens, nous avons dû nous conformer aux attitudes et réponses que les autres nous imposaient ou attendaient de nous. Cela a créé un climat de conflit intérieur tel que le déni a pris place et temporairement résolu la tension intérieure. Soulagé du conflit mais à présent limité, coupé, séparé de nos émotions, tout est confié à l’interprétation mentale.
Le mental a son domaine de compétence. Il ne doit pas occulter l’ensemble de l’expérience. Nous devons apprendre à redonner de la sensitivité, de la réceptivité à notre présence.
Cela signifie entrer en contact avec le corps de l’expérience, la chair du vivant sensible et émotive.
Combien de pratiquants se targuent souvent de ne rien ressentir et parlent des émotions en les éliminant d’une pichenette conceptuelle. Le retour du refoulé n’est jamais loin, même si le temps prend son temps face à la musculature des résistances.
Dès que nous nous réharmonisons, nous incorporons, le flux énergétique et sensoriel circule à nouveau. Nous nous sentons vivant, incorporé et sensible c’est-à-dire que nous retrouvons notre potentiel de compassion.
Nous pourrions l’appeler bienveillance, amitié envers ce qui est, douceur éclairée.
La compassion est la douceur éclairée du cœur aimant capable d’ouvrir les bras à l’espace sans fin de l’instant, sans jugement et sans rejet.
Comment réaliser cela ?
En acceptant à nouveau de nous ouvrir au ressenti sans jugement. Il existe des moyens pour cela, la méditation bien comprise en est un.

2 commentaires Ajoutez le vôtre

  1. Dupessey dit :

    Chère Wangmo,
    comment ne pas prendre le « calque » de ce qu’implique ces mots et ces phrases, en faire une seconde peau, m’envelopper avec et avoir l’explication « du Bernard » si gentil rempli de compassion, et « du Bernard » capable de colères si destructrices par les mots pour les autres et envers lui-même (accidents, culpabilité…) ?
    La compassion: pouvoir prendre dans mes bras cette mamie que je ne connaissait pas, à la maison de retraite, elle qui attent ma visite maintenant…
    Les liens rompus: alors que je venais de rendre visite à mon père, à qui je ne fais que serrer la main…
    Se préserver par le déni quand le ressenti est en tel décalage avec ce que l’on entend, avec ce que l’on attend de nous et ce que l’on est.
    Je suis.Nous sommes.
    Et quand le lien se fait, avec ce qui est, cette attention qui unie l’instant présent à l’être, il n’y a plus rien puisque l’on a tout!
    « La compassion est la douceur éclairée du cœur aimant capable d’ouvrir les bras à l’espace sans fin de l’instant, sans jugement et sans rejet. »
    Ouvrir ces bras, pour ne pas prendre l’autre, mais lui donner, ce que cet autre vient de découvrir en nous, en nous le faisant reconnaitre. Sans jugement, car cette découverte par la confiance de l’autre, ouvre cette confiance que l’on a depuis notre naissance (sur cette terre).
    Chère Wangmo, je ne pratique pas la méditation, mais je ne ressent que trop le retour du refoulé, quand les semaines s’écoulent après un week-end à Karma Ling. C’est peut-être une étape…
    Bien à toi, avec toute ma respectueuse gratitude pour la lumière de la transmission de ton savoir.

  2. plumesioux dit :

    Cher Bernard, pouvoir aider quelqu’un ne relève pas juste des bonnes intentions à son égard. Pour aider il faut en avoir le pouvoir. Parfois on peut et parfois on ne peut pas. L’important est de ne pas s’enliser dans la culpabilité envers soi mais aller de l’avant avec l’humilité de la terre sans perdre l’humidité du coeur. Lorsque nous laissons tomber les idéaux de ce qu’il aurait fallu ou dû faire, au sujet de la compassion par exemple, alors nous pouvons nous vivre comme une fleur qui s’ouvre au soleil et parfois à la tempête sans avoir à se regarder faire les bons choix. Cela n’a rien d’exceptionnel et se passe tous les jours et reste souvent inaperçu, la vie d’une fleur!
    Pour aller de l’avant, quelques pas en arrière nous sont parfois nécessaires pour nous rassembler et accepter le drôle de puzzle que nous sommes. Si le refoulé revient, alors offre-lui la mer de tes bras ouverts qu’il puisse enfin s’y reposer et s’y dissoudre.
    De tout coeur avec toi

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