La vie ordinaire des êtres est une formidable source d’inspiration lorsque derrière les montagnes russes de l’existence se dessine le flambeau d’un rêve accompli. J’y ai souvent puisé l’énergie pour m’encourager à avancer. J’y ai puisé des leçons de courage, de simplicité, d’humilité, de confiance. Du vécu de chacun peut émerger un joyau d’expérience utile à d’autres. Ce joyau est ce qui réside dans la matrice du coeur sous la forme d’un voeu, d’un souhait porteur de sens, c’est-à-dire d’une direction de vie qui assemble des forces au passage. Ce vœu n’est pas d’emblée vécu en pleine conscience. Il émerge parfois d’un climat souterrain qui en a préparé la venue. Ce souterrain est le paysage accidenté de la vie, particulier à chacun dans son tracé et néanmoins commun dans ses étapes. Ainsi nous traversons tous la naissance, la vieillesse, la maladie et la mort, comme nous l’enseigne le Bouddha. Cela peut paraître banal au point d’être vite éludé mais si nous regardons en résonance avec notre histoire, c’est-à-dire en examinant point par point ces étapes en lien avec nous, alors nous commençons un véritable chemin d’intégration. Prenons la naissance : nous pouvons nous demander ce que cela signifie précisément pour nous, quelles étaient les conditions de notre naissance ? cela a-t-il été facile ? difficile ? quels étaient les événements de la grande et de la petite histoire ? étais-je un enfant bienvenu et désiré ?etc. puis ensuite nous pouvons explorer d’autres niveaux : y-a-t-il quelque chose qui ne naît pas? Quel était mon visage avant la naissance de mes parents ? etc.
Nous réalisons que les conditions de notre naissance, les histoires qui l’entourent, influencent notre vie et tout nouveau projet de « nait sens » . Une voie spirituelle prend en compte cette seconde naissance. Dans de nombreuses traditions, toute une symbolique y est liée : initiation, rituel, mort et renaissance. Ce que nous sommes, dans sa profondeur et sa vérité, veut venir au monde, vivre au grand jour.
La vie du Bouddha elle-même commence à sa naissance par une épreuve, le décès de sa mère. Il n’est pas difficile d’imaginer que les événements de son histoire ont façonné le terrain de sa sensibilité. Lorsque le jeune Siddharta sort de son palais, sans doute a-t-il déjà l’intuition de la souffrance à laquelle nul n’échappe. Ainsi les rencontres que le jeune prince fera hors du palais lui révélant les souffrances de la maladie, de la vieillesse et de la mort actualiseront un vœu qu’il porte en lui depuis son enfance. Ce vœu émerge comme un lotus de la boue avec un éclat qui, dans sa fragilité naissante, a cependant déjà toute la puissance du sceau inconditionnel de son futur destin : je trouverai le remède à la souffrance. Il ne se demande pas si cela sera possible, s’il en aura le temps et les moyens, si d’autres peuvent le faire à sa place. Son vœu est affirmatif et inconditionnel. Il le précède et le conduit désormais. Le jeune prince se connaîtra à travers lui, en réalisera l’accomplissement, guidé par le refuge de son cœur. C’est un premier grand lâcher-prise essentiel : se laisser tomber dans le réceptacle du cœur et se laisser guider par sa structurante clarté. Et la légende rappelle que lorsque le Bouddha s’éveilla, il se rendit au paradis où était sa mère pour lui offrir l’enseignement.
Dans un conte bien connu, un fils de meunier botte son chat et le laisse aller de l’avant bousculer une réalité convenue pour en faire sortir de nouvelles potentialités. Car le voeu aimante, attise, bouscule et participe de la révélation des qualités dormantes.
Nos vœux nous dépassent. Ils font écho au réseau d’appels invisibles qui ont besoin pour se manifester du réceptacle de cœurs ouverts.
Touché en plein cœur par la réalité humaine, le Bouddha a répondu au vœu inconditionnel et puissant qui s’est élevé en lui dont nous recevons encore aujourd’hui les bénédictions. Il aurait pu bien sûr ne pas y répondre. La liberté est à ce prix. Nous pouvons reprendre le cul de sac des peurs et des lâchetés. Cela aussi est humain. Cela aussi mérite toute notre attention et un bienveillant accompagnement.
Un vœu qui s’élève de la profondeur du cœur continue d’inspirer longtemps et de faire écho chez d’autres. Un vœu qui inspire chacun à trouver le sien. Comme ces paroles du Bouddha nous le rappellent : trouvez par vous-même, ne croyez pas parce que d’autres le disent, testez, expérimentez. Le Bouddha a eu des maîtres d’ascèse mais il ne s’est pas arrêté là. Il est allé plus loin, il a écouté la vérité de son vœu. Cette vérité l’a inspiré, soutenu, lui a permis d’arriver à l’éveil. La petite histoire a rencontré la grande, car un souhait du cœur est porté par la vie, attire les synchronicités, les résonances nécessaires à son accomplissement. Aujourd’hui, nous voyons émerger des thérapies qui s’inspirent de l’enseignement du Bouddha, de sa puissance d’expérimentation, des bienfaits de la méditation, pour tous. Il ne s’agit pas d’adhérer à une religion ou de s’enfermer dans un esprit de chapelle mais de réaliser la puissance d’un vœu d’amour et de bienveillance à long terme. Comment aider? soulager la souffrance?
Dans les ateliers racines de la présence, nous lisons dans le miroir d’un conte toutes les pérégrinations d’un héros (ou héroïne). Qu’est-ce qu’un héros si ce n’est un vœu en marche. Un vœu d’amour et de joie en acte qui ne peut qu’aller dans le vaste monde s’éprouver pour se réaliser. Scellé du sceau du cœur, ce vœu nous met à la croisée de la petite histoire et de la grande, du singulier pluriel de l’individuel-universel. Le héros rapporte toujours un don, une vision à transmettre. Le vœu devient don, c’est le sens profond de l’accomplissement de tout vœu. Cela ne signifie pas que tout est rose et se termine par un happy end. Loin de là. Des anecdotes de la vie du Bouddha raconte qu’après son éveil, il a rencontré de nombreuse formes d’adversité. Les montagnes russes de l’existence continuent mais éclairées du flambeau d’un rêve accompli. Certains héros (masculin et féminin pluriel) deviennent des maîtres connus ou inconnus dont la rencontre peut transformer notre vie en y amenant une vision parfois dérangeante au départ mais finalement salutaire. Cette vision est l’invitation à aller dans le vaste monde y essaimer ses qualités car d’autres les souhaitent, les attendent, en ont besoin comme nous avons besoin des leurs. Cela commence par regarder et se poser dans le vaste monde silencieux de l’esprit du cœur sans quoi tout cela pourrait bien être beaucoup de bruit pour rien.
après un long parcours d’enfant souffrant, il me semble que grâce à ton enseignement , ton accompagnement aussi j’ai pu en finir avec ça et me ressentir aujoud’hui comme une femme accomplie qui se donne ce qu’elle a mérité et se sent capable de beaucoup encore. En quelque sorte m’étant délivré ( comme lors d’un accouchement ) je me sens dans une grande ouverture tranquille pour rechercher toute la justesse dont tu nous à parler ce weekend et le partager avec le plus grand nombre de personnes possible dans la simplicité et la tranquillité. Je sais bien qu’il y a de rudes pentes qui m’attendent , j’espère ne pas laisser alors se briser ce bel appel.merci pour la lumière sur le chemin
l’émotion a bouleversé mon orthographe sorry
Quand l’intelligence fondamentale s’exprime …
L’eau finit par s’infiltrer dans nos prisons,
L’écho des profondeurs du vaste Cœur traverse nos murs,
Alors nous sommes profondément désorientés mais nous avons
la certitude du Flambeau,
Et nous devons chevaucher ce terrible vertige entre doute et certitude
Entre souillon et princesse
Rêves de princesse brisée par tant de petites histoires du temps qui n’ont jamais décroché la grande histoire sans temps
Sentence…