entre deux expirs le chat de Mallarmé s’est soudain évaporé –
prestige des sauvages hypnotiques invités
au liège des rondins de table alors que tu écrivais des
partitions de mauvais temps il s’est enfui
il se pourrait qu’il revienne se faufiler entre
tes jambes alors que tu essaies de
garder l’équilibre un seau d’amour sur la tête –
doté d’une acrobatique banquise il te poussera hors
de tes limites territoriales jusqu’à la phrase arrimée
invisiblement blanc est le chat de Mallarmé
et sa psyché est aussi ronde qu’un anneau chanceux
ses yeux de perle émettent des nuages à la cendre secrète
qui tombent sur ta page aux traces sensibles
alors tu quittes les lieux de la réflexion et
tu t’en vas ailleurs poursuivre les formes ondoyantes
de l’inspiration deux yeux courant sur les marges des interlignes
comme de petits continents en déplacement incessant –
sur tes genoux le chat laque ses ventouses
il épouse les touches que tu as touchées
et couve des horloges à l’aiguille marraine c’est
l’heure des lavandières et des tisserandes des
robes de papier épousant l’onde des écheveaux –
entre les bols le chat de Mallarmé sonne au bémol
de ta voix – il parle d’azur en poche et de
sonnets bien sonnés où grimper au mât de cocagne
décrocher les flon flon et les froufrou des plumots
les juments et les cerises des gâteaux tout là-haut –