le coq de la mer court dans
ses bruyères d’eau – alors que les yeux
s’alignent sur l’impeccabilité de l’horizon le jour décline au
rivage alloué de pulsations – un phrasé monte du
fond de la mer et se perd à hauteur de
peau – la voix du vent dépigmente le rivage –
le coquillage habite un poème qui habite un
coquillage qui habite un poème et ainsi à l’infini de
lieux introuvables – qu’es-tu venu chercher ici? – la nuit désosse des bateaux de
clarté à la criée d’oiseaux tenaces – déflagration soudaine à l’écho atomique de
tes tempes – la toute blancheur d’un coquillage pose
sa marque d’un sceau gravé d’oubli – lenteur des silences à
La toile des comètes – que dire de l’immense amputé de ses mots? –
tout oublier à la mer alarmée de charniers
qui cercle et contre jour les visages effacés de l’amour –
c’est ainsi que vient à l’indigo de l’horizon statique et lacté la
brillance d’un pois de soleil qui tarde à mourir – tu le regardes se
faner à l’aplat millimétré et fascinant d’un si loin si proche –
un coquillage habite le creux de ma main qui habite un coquillage
bruissant et patiné et ainsi à l’intérieur de l’infini retrouvé et salé du vivant –
secret des résonances qui habitent des résonances qui s’habillent de secrets –
à présent tu souris à la nuit fendue d’étoiles –
en vérité tu ne peux résister à la toute blancheur d’un cercle tiré au
cordeau de la mer – tu te laisses alors aller aller encore aller lâchant
l’effort de vivre qui s’efface sous tes pas qui effacent tout chemin –
tu te joins à
la vague qui se joint à la vague où se cache le pois retiré du
soleil et
ce qui s’émerveille à travers toi en rien et jamais tu ne le possèdes –
Insondable Merci Reine Flamboyante
Insondable Vie/Mort/Vie
Instant présent insondable courant !
Autre que le vide il n’est rien
et pourtant mon ignorance se demande ce qu’elle cherche ici
à hanter les cargos de la nuit qui traversent ma peau sans rien me dire
de leur détermination
désincarné des fantômes au long cours eux savent ce qu’ils veulent leur dû
d’un petit point de lumière bientôt ils feront leur chair de brume avides de mort capturée
mouvement perpétuel le film est projeté à l’infini sur l’écran de l’océan des vagues le rivage et la profondeur sans fond
on pourrait dire que l’on est ici mais non on est nul part la bobine n’a ni commencement ni fin
les courants marins le vent nous donnent l’illusion d’être quelque part
si l’instant présent habite votre chair votre sang votre peau vous savez tout ça vous n’avez pas peur des tempêtes des colères de l’océan
vous vivez réellement