La nuit se fait chasse

sous ta peau poussent des ganglions de fleurs qui
font de petits pincements au
coeur – tu te sens averse et
battue sous le pommeau cinglant de jours sans
amour et sans pluie –
serais-tu aussi entêté que l’été qui
sabre l’air d’odeurs si renversantes qu’elles déclenchent un
tonnerre d’applaudissements – te voilà le souffle coupé – je mets la
main dans un
vase d’abeilles teinté d’or et lavé au bleu du ciel j’en
retire un diamant noir une météorite qui s’effrite –
je ne sais pas comment t’offrir le vent et pourtant –

Il est des jours où l’enfance enfile son blouson et prend la clé des
bleuets et court à perdre haleine dans la solitude des pleins chants –
les pailles claquées de soleil cloquent les yeux des
myrtilles chauffées à blanc – le ciel aubergine dilate le temps en
morceaux de braise en pépites martiennes en gueules de loup –

rêver à l’ombre des grands arbres aussi mutants que
les papillons de leurs feuilles – rêver à un autre que soi – rêver et
bousculer ses affaires –
l’herbe enjardine les jambes à nu –
le crapaud refile sa neurasthénie à l’arrière d’une
stère de bois – tu te prends à parler à la
pierre de départs imaginaires vers
l’hier où refaire le geste
d’éplucher le seigle d’un épi qui n’a pas poussé –
où raser le crâne d’une larme qui n’a pas coulé –
de quoi te sens-tu coupable au juste?

l’oiseau d’un téléphone chante sa mécanique céleste –
tu attends la crypte claire de réponses lentes à venir –
le paradis se montre parfois revêche et blette à suivre –
tu respires et
la chenille frissonne – tu
cherches face contre terre des hasards de lumière – Il
se fait tard –
la nuit balade le long du caniveau ses rondelles de cuir noir et
s’assemble au vase de ton corps livré au
traversin d’épineux et de tiède consommé que la
nature médite – la nuit se fait chasse et d’instinct tu pars sans
savoir où
trouver les restes lavés
au bleu d’un
rêve qui t’échappe –

je ne sais pas comment t’offrir le vent et pourtant je cours avec toi –

 

 

 

 

2 commentaires Ajoutez le vôtre

  1. catia dit :

    Touchée en plein cœur, quel magnifique cadeau que d’offrir le vent…. ;0) Merci Wangmo !

  2. xab0003 dit :

    Ma pauvre Maman, tu n’as jamais osé.
    Tu es restée bloquée sous le pommeau cinglant de jours sans amour et sans pluie
    je t’aime

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