La petite araignée monte à l’artère du
roseau et découpe le ciel à l’arrière –
les oiseaux vocalisent des O très
haut et très tôt – ce qui flotte dans la bière du
matin est une légère amertume comme
la sueur d’un ange tombé malade –
tu t’éveilles au jardin à ses poussières de
graminées qui déplacent ce qui a régné
vers d’autres béances – est-il trop tard pour
affiner la pluie de tes yeux
ouvrir la ramée de tes os
est-il trop tard pour laisser filer les
ourlets déchirés de patience sans même
leur jeter un regard –
tu voudrais te garder légère
sous la ferraille des roses
et mourir à l’épée du soleil revenu –
entre tes doigts l’eau est rapide à
s’endeuiller – à chaque lever le miroir de la
nuit souffle sur son ombre et
offre au mur un azur si
limpide qu’il fend en deux la
colère des dieux et désosse l’âme de
ses tempêtes –
le temps grille sa dernière
mouche au risque des pas qui se cherchent à la
blonde humidité des matières –
au-dessus de nous les arbres parlent à
nos coeurs de
ce qui pousse quand tout a été calciné à
l’hébétude de l’amour – de ce qui pousse quand tout
s’est fondu à la rareté des sables et sous la coque des étoiles – juste
un peu d’or –
juste un peu de feu –
juste un peu de silence –
Oh Wangmo , les mots connus et toujours nouveau , assouplissent l’entendement de bas en haut , tout en or , feu et silence –