L’espoir toujours déçu enseigne son mantra : ni aide ni sens ni même espoir
ce mantra il n’y a personne pour le répéter
personne non plus pour remarquer qu’il se répète – ni aide ni sens ni même espoir –
rester seul sur le trottoir tu remarques la petite fleur qui te
montre ton visage entre deux pierres enchâssé –

abandonne l’espoir que le désespoir se libère de lui-même
rien ne sera jamais cela que tu cherches
inutile de bouger autant
inutile de t’éloigner de ce que tu es déjà
d’aide il n’y a pas – l’aide est un leurre qui pousse au coeur
comme la gangrène sur un tronc –
la mort t’efface à petits pas et tu cours derrière l’absence
avec la fougue d’un athlète –

où veux-tu aller que tu ne sois déjà arrivé?
que cherchez-tu ici ou là?
il n’y a pas d’explication à la totale impuissance
aucune méthode pour l’éviter
aucun chemin pour s’en dévier –
le mental fraude et se fait passer pour le justicier
bien qu’il ne puisse se séparer de sa névrose d’exister –

la vie n’est-elle qu’un champ de ruines un rêve dans
un rêve qui éveille ou endort comment savoir?
la plénitude n’est peut-être que voir le vide du vide
et rester à compter les frasques des étoiles au-dessus et
là-haut –

je connais le mantra de l’espoir qui toujours déçoit : ni aide ni sens ni
même espoir – si tu le récites sans savoir que tu le récites tu en
découvriras la saveur unique et tu vivras
la magie d’une porte de prison toujours ouverte –

dans l’aventure d’être ici il y a d’autres paradoxes
comme : aimer est s’entraîner à ne pas s’entraîner à aimer –

si ces mots te déconcertent tu y reconnaîtras la petite fleur
qui pousse entre deux pierres juste là à tes pieds et que tu n’avais
pas encore regardé car le jour t’aveuglait plus que la nuit –