La fenêtre a des yeux de pluie
petite boue au graal de neige
je te dis amour et rien qu’amour
Aller au bout du chemin
comme l’aiguille d’une horloge déréglée
ne plus savoir où poser sa bonté
ne plus savoir où se tient la fête
ne plus savoir où lover ses couleurs
je te dis amour et rien qu’amour
Un ange avait marché dans la neige
par endroit restée intacte
les flaques étaient profondes où
les mots s’en allaient mourir
les rimes ne rimaient à rien
à l’ange qui sonne le
coeur offrait sa main
frêle et vide
frêle et vide
tu n’étais rien
qu’une petite vie
sans grande importance
je te dis amour et rien qu’amour
Le soleil passait sa route
la nuit s’installait dans les émotions muettes
du foyer tu connaissais par coeur la
grammaire du chagrin
l’oiseau tintait d’or froid
nul ne pouvait prévoir demain
à l’ange qui sonne
le coeur offrait sa main
personne ne la prenait
tu n’étais qu’une petite vie
sans grande importance
Affinée comme une épée ton âme
touchait le fond – le ciel fatigué n’était pas
beau à voir dans ses cernes de linge noir
tout s’en allait
tout migrait
tout s’éteignait
à la mort
qui n’était qu’un bout
de visage
alors même
que le coeur saigne
je te dis amour et rien qu’amour
Il était une fois une très très belle princesse qui portait
ses trois robes de soleil de lune et d’étoiles ensemble
elle rêvait du prince charmant toute la journée dans sa cuisine
toute la nuit dans ses rêves
évidemment son mari n’était pas le prince charmant
ni ses mioches turbulents et braillards qui demandaient eux aussi
leur part du prince charmant aimé sur l’aile d’un tambour secret
que de solitude sur l’aile de ce tambour secret qui rythme des étoiles
mortelles
même la rose impromptue d’un bal soudain et fugitif ne s’ouvrira pas
sur le ciel des possibles amours
la princesse avait vieilli
elle disparut toute bleue derrière son physique
je te souhaite d’être heureuse là où tu es
chère maman
Lune du matin
projections enfantines
des étoiles qui s’accrochent à la pluie
toujours
vois tu comme le soleil brille
à l’instant