Grand vide
à la perche tendue de
bleu toute forme est noire
Des reins aux poignets des
spasmes d’hiver
noyau du coeur à nu qu’un chien dévore
Cendre blanche
tassée entre deux pierres
à ta bouche des silences empilés
Des bras poussent
à la nuit de chien couché
être plus proche sans savoir de quoi ni de qui
Flairer encore un peu la beauté
poignets ouverts à l’émail de la neige
la voix du feu se couche sur ton coeur
La mort dort avec moi
au creux de mes bras vides prend
forme un loup qui n’est peut-être
déjà que l’aube calcinée
Devant ma fenêtre un arbre de
chair me salue et tire à bout portant
la joie végétale du moment
Mes mains devenaient des oiseaux à
l’anneau des saisons et je partais partais
à la dérive sans horizon
L’acier du ciel laissait mourir la vie et
vivre la mort les coraux noirs de l’hiver
cordaient la mer à l’éclat de l’instant