Marcher dans la neige du
soleil aux étreintes de bois cassé
et dire encore et encore des
serments de poupée
impeccablement démise –
sous sa pupille criblée d’oeillets
la nature si belle
porte ses morts la vie ne tient
qu’à une main quand tout
disparaît au fond de
l’océan défait –
ce dimanche
un peu de sang dans le ciel
remué –
le meuglement de la vache
sertie de mouches est cloche de
silence à épandre au
lointain des prières que
personne n’entend –
l’enfant a peur
son ventre est une
pupille écartelée inquiète qui
n’a aucun fusil
juste un coeur de
soie dilaté qui pompe
quelques lumières de
première mort –
la petite âme initiée
venue chercher son drame
est liée au corps de ta fuite
elle te retient dans l’instant
la tête sur l’oreiller mauve
d’un défunt parti trop
tôt laissant derrière lui l’odeur
de lilas fané de boue nacrée
et de pigment rugissant
qui colore tes joues lactées –
la barque s’échoue
tu prends ses traits
tu as son regard d’ermite
invaincu et
fondant d’un cierge
éternellement allumé –
tu t’inclines à la vue d’un
papillon de ses battements
merveilleux de sa pulsion solaire
de sa gamme d’Orphée allant
chercher Eurydice –
chante pour les défunts que
personne ne chante
pour les rameaux d’or délaissés
pour l’étrange sourire d’un
enfant dont la tête tombe
comme un ballon
pour la mort qui s’obsèque
à l’oblique du
temps –
aujourd’hui rien n’attend –
c’est magnifique!!!