Comme un cheval de mer
à l’angle des sabots les morts ne reviennent
pas à la
simple évocation de nos pleurs
le crépuscule éventré offre des
fleurs de chair ventre à l’air
le beurre de la mer salope la terre
les fleurs rouges se
fendent en deux
en biscuit de fortune
en dunes délétères
en coquillages prune de sang
et rien ne bouge
c’était un rêve et pas un
rêve un mauvais oeil un charbon à
la mine de bois aux moulures d’emphase
un dali à la muralité de pierre
qui changeait les
draps de gaïa en vagues d’église en
chemises trempées au tempo d’écriture –
si loin de tout tu ne peux entendre le
merveilleusement bleu
siffler de l’autre côté du ciel
sache le une fois pour toutes
les morts ne reviennent pas à la
seule lecture de nos voeux les
départs irréversibles et imminents
ont des échos de feu filant droit vers
l’irrespiré du coeur
à deux poumons la tristesse émascule
le verre qui déboussole la rivière et
tout part au hangar des poussières –
accueillir le fané
recueillir le précipité
tu es seul sur
le quai des embruns
une à une les
lampes s’éteignent
et tu ne sais pas
si aller au bout de la flamme
répare ou détruit
le jour fuit à
travers la passoire des étoiles
et toi tu
attends que le vent te déplace
comme un cheval de mer
qui fait femme de
tout feu –
sache le
les morts ne reviennent pas
à la simple incision de nos pleurs –
Superbe et rythmé…
Les morts ne reviennent pas
mais ils battent l’instant de ton coeur
ils quotidiennent ton sang
ils époumonent tes pas
la soupe te regarde avec ses mille yeux
qu’importe que le mouvement soit immobile
la rue bleue vit sa vie comme un vaisseau
naviguant sur un ciel jamais apparu jamais disparu
Les pleurs sont comme une brise jamais apparue jamais disparue
quand la poussière réseaute avec les embruns
qui es-tu la merde et la lumière
je suis
je ne suis pas séparé
je m’interroge
Une étincelle et puis s’en va
ce n’était pas une étincelle pas même un peu de sel
pas même un peu de selles
pas même un peu de rien
un rien délétère par terre
à terre de ciel
aux étoiles délétères
Au zénith de la vie et de la mort
la poussière étreint la poussière
personne ne vient
personne ne revient
personne ne va
Quelques selles sur la table de mon été qui s’effondre
qu’importe je ne crois plus au Père Noël
et c’est tant mieux
je ne suis pas amer
toutes les bouteilles à la mer vous le diront
et toutes les mères n’y peuvent rien
Il y a déjà beaucoup de choses dans le ventre de ta mère
quand tu apparais avec ton ventre et puis tes yeux
ton ventre et tes yeux au fil de l’eau pas toujours claire
On ne peut pas rêver d’un autre monde
il n’y a que son ventre
tant pis si il est plein de merde
ça fera beaucoup de merde sur les tables des étés alentour
je suis un cheval de merde