Contre sang

tout ce sang du soleil à
mon coeur élargi
éplageait sous mes
pas un sol
démesurément carrelé –
tout ce sang du soleil
de petits pois naissant disait
au veilleur blanc
de jadis véhéments
que désormais
plus rien ne s’assemblerait –

j’ai jeté le vieil imperméable
à la poubelle du vent –
j’écoute
neige sur neige
la pluie gisant
sous l’escalier
d’or et d’argent –

l’enfant puise des ombres les
distribue à la volée
à la figure de
géant du jour impuissant
au râle de navet blanc –

je me tiens debout devant la
porte qui se désavoue à
force de grincer des genoux –
où je suis je vois des
avalanches d’oiseaux
perdre leurs ailes de ciseaux
en riant et encore bleues –

la rampe de la fenêtre
est comme une nuit têtue
à l’hiver retenu –

L’homme marchait sur
des plafonds de feuillage attendri
un ciel de papier brûlé au
bout de ses doigts
il ne savait où aller
il était roi du désert et désert de rois
sa couronne abandonnée au bord
d’une croix en travers d’un chemin –
la petite foulée de son
haleine le rendait beau d’une
infatigable humanité et
puis c’était tout rien n’a
devancé le miracle d’un pain coupé
il est parti sans se retourner –

un minuscule fragment d’océan
persistait en larmes – et puis tout
se détendait la corde musculaire
muait et la voix d’un
dahlia noir au bout de
la mandoline d’un bateau entrait
majestueuse – le monde aurait pu s’en
tétaniser mais non
la griffe de charbon au bout de
l’horizon n’était qu’un nuage de
chiffon –
je sortais de ma poche crevée
la terre échevelée d’un radis que
rimbaud n’aurait pas désavoué
la jetais en papillons de soie à
la bouche de la nuit brune de
bois

et j’allais à
contre sang là où
l’onde est claire et coupante
le poing levé vers le ciel abattu –

 

 

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