De l’autre côté du pont

la nuit les langues se délient
sous la douche froide de
la pendule qui tourne de l’oeil
les vieilles femmes et les
nourrissons les nomades et
les typhons sont un noeud au
mouchoir de mon coeur –
tout le monde attend
que cesse l’attente
un verre de vin chaud
par le toit ouvert
et les insectes électrisés
et si la bataille
finissait

les tombes à roulettes
foncent –
la madone de
l’écran serre un jésus de pluie
devant la cité dortoir qui
s’ennuie –
ce qui semble brouillard était
probablement d’or à
l’origine va
savoir
dans la vie il y a des
variantes dit l’homme à
l’écusson avant de
tourner les talons et de
disparaître pour de
bon de l’autre côté du pont –

là devant nos yeux
au ciel marin
monte un
nuage de boticelli qui
amoncelle des perles de
tahiti alors que
la sirène de l’ambulance
fait hurler ses moignons
infichue de sauter les
barrières –
Que faire?
la lumière se
défenestre ici et là

L’oiseau traverse alors que
l’homme s’inverse
avec la minutie d’un
marteau tombé trop
tôt des mains de l’ouvrier
toutes les têtes tous
les clous éparpillés
s’aimantent entre eux
et vont par deux
semer du feu
puis de la foule
plus rien –

va voir de l’autre côté du
pont s’il reste un peu de
dentelle aux visages des gens
seulement un peu –

 

 

 

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