Hâte-toi

Le jour qui vient et
c’est surprise naît à
l’endroit incise où cède la
multiplication des fleurs
tenant en un seul
souffle retenu à la
tige coupée – et
tombant en
petits chocs
lents et
visuels que tu
ne peux qu’observer

tu te sens tel
un couple d’oiseaux uni
au
vase d’un périnée
remontant en
apnée vers le
bleu abeille du
ciel déshydraté

l’aube asséchée du matin
n’entrave en rien la
respiration d’oseille naturelle
qui balaie ton corps
là où la céleste intention
de la douceur
de tous cotés borde et
déborde
la mer
d’éclats verts

incérébrée incisée la
pensée infléchie allume un
feu de grande rivière de
forte précision qu’aucune
crainte ne paralyse
qui s’adjective à
ton verbe de
semelle usuelle et
de page élargie

les accords prolongés de
la note de coeur
sortie du bain
s’embaument
au pinceau invisible
indéfiniment graphique
du printemps déplacé
et en fonte de
noires aubaines
virales et
plastiques
la fibre du vent
tend son arc et
tout s’envole

quelques radis dans
l’assiette
quelques fanes de
brume enlacée
dessinent des
jambes des larmes en
salières et leurs
remèdes d’épis
patients et
vieux et
malgré tout
radieux

aujourd’hui tiens tes morts
en laisse et
hâte-toi de ralentir

par la fenêtre passante
l’air vif et
vide de
l’absente
pleuvine entre
les doigts du
monde

pourquoi se
raconter l’immonde –
quand la mémoire
ne court que vers la
prétention de soi
l’histoire dresse des
murs
couverts de visages
aux yeux cloqués de
chagrin qui
ne peuvent reposer
en paix que dans
leur blanche errance
posée au sol

quelque chose en
nous s’arroche au
loin à ce qui n’existe
pas
encore et
nous fauche de
sanguine
quelque chose frappe
à la porte sans
abri quelque
chose frappe la vie
d’un appel à
l’aisance à
connaître l’essence
à craindre les
distances

hâte toi de
ralentir et
veille aux
grains de
tes os pleins

s’il te plaît
bien qu’à la
dernière place
et lignée
d’un pouls
orphelin
ne meurs que
demain

 

 

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