ce que je ne peux atteindre
ce qui est toujours ailleurs à peine
entrevu cet insaisissable à la
fraîche solitude est ce matin à
mon bol la cloche claire d’une
cuillère bombée de vide que
je tape et fais sonner –
dans les yeux du chat étonné
des temples au riz d’or
m’emmènent loin dehors
l’ermite relève ses manches
déchirées et plus si affinités – au
silence de la pensée
entends seulement le
banjo des mantras entre les
jambes du vieux temps
fatigué
tirer la langue et
se figer
rien à faire rien à dire rien
à polir
juste tirer la bobine à
l’inter-être d’un sourire
faire peur à
la peur avec la douce franchise
d’un papillon – passer le
guet descendre dans la prunelle des
jardins et des bois
vivre la paix naturelle des
connexions sans artifice
et plus si affinités –
ermitiser en conscience le
filon des non sens et
transmuter la vermine du
verbe qui
enserre la moindre nymphe
volubile du printemps
ma première joie est de
saluer l’heureux nuage qui va
hisser à mes yeux
l’incessante inclinaison de
ses brumes radieuses elles
ouvrent mon âme en
deux et la donnent à partager
tous ces univers à la
pointe d’un seul cheveu vont à
la rivière déverser leur salière de
graines – à l’instant tout
est achevé et
personne ne penserait à
frapper à la porte du
vent aux
mille chemins
et toutes seules les
ombres
se lavent
et boivent
leurs noeuds de
lumière très sagement