la terre assemblée de mes os
de métal et de fraisier refroidi
allume des méduses claires à
la pointe des cheveux du
ciel bleu où
je m’éveille –
quelques nuages me font
un doux fauteuil et
m’emmènent vers
des mémoires de
grand soleil que
j’accueille les
bras ouverts
une main au coeur
des étables vertes
comme marcher dans
un rêve au biscuit grignoté de
ses quatre coins de beurre
partageons cet instant de
cuivre et d’arène où
les taureaux rouges du
bord de la nuit se
sont enfuis sur
la joue de
crécelle et de
vallée matinale
de la fenêtre ouverte
des routes en
rubans de blancs
sanglots reliés au gravier dilué
et à tous ces petits pas foulés
par les fruits et les fleurs des
ondées bêcheuses –
des routes à tracer comme
des oiseaux couchés sur
la pierre attendrie
des routes qui ne deviennent
pas des routes où
laver des feuilles mortes en
chevaux de bois
les scarabées et leurs
pattes trempées d’encre
font le tour du
jardin qui s’embottine
à l’air frais du café retouché
j’expire un vent plumé qui
me recouche
ne rien montrer
ne rien tenter
ne pas effrayer la femme de
sel qui marche le long des
barrières fauves
et tangue doucement
lorsque passe près d’elle
le sourire d’ailes
des hirondelles en
feu volant
bas –
faire le tour du jardin
il y a un rêve à ravir
au poteau de
ses jambes lassées montent
des écrevisses de lumière
qui retombent en copeaux
de petits moineaux
sur les roses trémières –
aujourd’hui comme hier
quelques nuages me
font un doux fauteuil et
m’emmènent vers des
mémoires de grand soleil
que j’accueille les
bras ouverts
une main au coeur
des étables vertes
viens assieds-toi avec moi à
l’air frais du café retouché –
Magnifique ! c’est très frais.