Comment sortir du carré de ses limitations ?

Le groupe en action

Comment sortir du carré de ses histoires ou de ses histoires de carré?
Lundi, mardi et mercredi derniers, nous étions à la source dorée, endroit magique et propice au jaillissement de toutes formes de résonances et de belles synchronicités. C’est dans ce lieu, situé à St Pierre la Palud, ancienne demeure de Léon Bérard, réaménagée par Nathalie que se déroulait la formation « écoute et vision systémique ». Un premier module introductif aux Racines de la présence, à l’esprit de son approche et de l’entraînement qui s’y accomplit.

Proposer une formation à la relation d’aide est déjà nous entraîner à nous entraider à sortir de nos propres carrés théoriques avec lesquels nous appréhendons les notions « d’aide », « d’accompagnement », de « thérapie ». Nous pourrions nous enfermer dans des carrés un peu plus larges, dans le confort des distances entre soi et l’autre, dans de nouvelles certitudes limitantes et réductrices.
Rien n’est à jeter, tout est à transformer. Jardiner les ordures et recycler est l’art thérapeutique par excellence. L’approche systémique met l’accent sur la mouvance du carré pris en volume. La globalité, la circularité des échanges, la complexité non réductible du vivant est riche de perspectives: un système est un tout non réductible à ses parties, davantage qu’une forme globale, il implique l’apparition de qualités émergentes que ne possèdent pas les parties.

Résumé heuristique par Daniel

L’analogie, la métaphore, les formes graphiques, la notion de modèle, de la simple image au symbole sont les outils de prédilection de l’approche systémique.
En exemple de sortie du carré, et d’ouverture de la pensée en diamant à cinq pointes, nous avons utiliser l’outil des schémas heuristiques pour à la fois rassembler nos idées, les illustrer et en explorer la richesse structurante, haute en couleurs.
Puis nous avons laissé la danse et la musique des émotions irriguer notre vaisseau pour aller à la rencontre des changements annoncés pour acquérir les qualités d’un bon jardinier. Échange de graines d’expérience dans le groupe, où sont réunis conteuses, art-thérapeutes, travailleurs sociaux, éducateurs et d’autres qui souhaitent une reconversion professionnelle, s’orienter vers l’aide ou l’accompagnement. A quoi être attentif ? Quelle éthique suivre afin de ne pas nuire, sous prétexte d’aider. A quoi rester vigilant ? Comment bien manier les outils dont nous allons disposer ?
Une histoire est d’abord le déroulement d’une parole dans laquelle se raconter et compter, « en contant on finit par compter », au sens du temps qui s’écoule et pourtant ne s’écoule pas, au sens de l’importance d’être soi en liens avec des lieux, des origines, des personnes. L’histoire, au langage imagé et symbolique, met en relief les principaux motifs, les métaphores qui ponctuent son évolution. L’histoire finit par rejoindre le grand courant qui emporte toutes choses, elle se mue en le murmure du ruisseau, le chant de l’oiseau…
Certains motifs sont justement naturels : les cycles de vie, les étapes que nous traversons tous, de la naissance à la mort. Ce sont les événements principaux de toute existence. Ces événements ont laissé des traces, des empreintes selon la façon dont ils ont été vécus et transmis. Ce que nous pouvons lire par exemple dans le génogramme, est une représentation en diagramme de la généalogie d’une famille, incluant à la fois sa filiation sur le plan de l’abscisse et de l’ordonné, vertical et horizontal. Pour le dire autrement, chaque individu est au croisement d’influences de ce qui était avant lui, ses ancêtres, aussi bien que de ce qui l’entoure, sa famille, son environnement, le contexte historique et géographique avec toutes leurs mémoires et leurs réseaux d’informations régulièrement en transit. Mémoires de charges émotionnelles, grand corps de souffrance ancestral et collectif visitant, transitant par le corps de souffrance d’un descendant.
L’histoire d’une famille nous renseigne de fait sur l’histoire d’un lieu, d’un milieu, du contexte dans lequel le petit point que nous sommes va évoluer sur une ligne mouvante et chaotique, parsemé d’inattendus, dans la joie ou dans la peine. Puis un jour le petit point ira rejoindre la grande constellation des ancêtres quelque part dans le ciel spacieux de forces qui nous dépassent, auxquelles nous sommes reliés, que nous le voulions ou non, au-delà de toute histoire. Nous rejoindrons le patrimoine des poussières d’étoiles.

Effervescence naturelle

Le génogramme, étymologiquement « écriture des origines », parle de et fait parler le système familial composé de personnes en étroites relations circulaires et interdépendantes. Celles-ci sont unies par les liens du sang, les alliances, par certaines conventions et valeurs. Les relations donnent lieu à des affinités, des rejets, des bouleversements, des accords, des phénomènes économiques et des réactions émotionnelles.
Il ne s’agit pas d’interpréter mais d’être à l’écoute. Le génogramme est d’abord un support de parole où l’individu peut regarder et voir clairement sa place et ses liens, qui il est et d’où il vient. Cela l’aide à se reconnecter à ses racines, à irriguer à nouveau le corps de son histoire en liens avec d’autres histoires dont il n’a parfois que des bribes et parfois rien. Des trous dans la trame ? Où trouver le fil ? Le carré devient pelote où d’autres motifs de tissage se révèlent, d’autres histoires réorganisent celle-ci, un nouveau mandala prend forme, le temps de le raconter. Puis un souffle l’emporte dans la rivière qui s’écoule.

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