Les ateliers en week-end des Racines de la présence sont une entrée dans la pensée analogique, symbolique et archétypale nous invitant à nous reconnecter à l’essence de la magie naturelle et de l’enchantement merveilleux de la co-naissance en résonances et synchronicités. Cette démarche est profondément thérapeutique, en ce sens qu’elle prend soin de l’être dans toute sa globalité. Elle est aussi plus vaste que la simple thérapie car elle nous ouvre à une nouvelle conscience. Réfléchir notre histoire dans le miroir des contes merveilleux, trouver sa légende personnelle dans la puissance des archétypes, honorer et célébrer la vie au-delà des blessures trace un chemin heureux vers l’inconnu de soi. Car se connaître c’est d’abord s’ouvrir à l’inconnu de soi : vaste aventure ! Celle qui fonde la conscience du héros.
Tout commence toujours par un appel vital qui nous taraude dans les moindres recoins de notre être.
Le vieux roi d’un ancien monde ne peut plus faire face au flux changeant des situations, entendez le vieux roi comme un vieil état de conscience qui sent que se prépare un nouveau monde, l’appel à une nouvelle conscience, à une transformation nécessaire et inévitable mais parfois douloureuse. Comment accompagner ce changement?
La voie héroïque s’adresse à chacun et chacune d’entre nous [bien sûr féminisez toujours l’être du langage si j’oublie! ou masculinisez-le selon les circonstances ou neutralisez-le s’il tyrannise vos lectures] . La vie héroïque qui nous concerne tous naît de la conscience d’un manque essentiel, d’un vide au fond de soi qui nous tient en alerte : la vie est incomplète, le monde pourrait être autrement. Cette conscience est aussi un appel à la connaissance. Nous connaissons nous vraiment? connaissance de tous les sens, du sens, de la co-naissance?
Dans la vie actuelle, la connaissance de soi est ce que nous laissons de côté comme accessoire. Cette attitude est favorisée dans notre société par le désintérêt quant aux questions du sens. C’est un peu la raison de la dépression ambiante, tout semble marcher mais rien n’a de sens d’où le flou éthique dans tous les domaines. Soit nous nous considérons avoir des « problèmes » et devons nous soigner pour réintégrer l’ordre social imposé soit nous devons nous exclure car la quête « d’autre chose » que les profits matériels ou l’efficacité technologique est perçu comme dangereux, décalé et inadapté. Le déni de la profondeur des océans beaux et riches que nous sommes est une catastrophe naturelle que chacun peut ressentir dans sa chair.
Rassurez-vous. Se questionner sur soi, nos liens avec les autres, le monde, le sens de la vie : toute cette curiosité est profondément humaine et essentielle. Tout va bien, vous n’êtes pas malade. Ce questionnement est en fait un appel de la vie, à l’insu de vos automatismes, à rester vivant, à élargir votre conscience, à réaliser vos aspirations du cœur et vos qualités d’éveil. Certes on ne vous l’a pas dit, on ne vous a pas mis au courant alors permettez-moi, en gentil daïmon, de vous le rappeler : nous avons tous un génie qui attend de sortir de la bouteille. Ben mince alors! bonne nouvelle non ?
Les contes merveilleux, les mythes appartiennent à ce monde de la co-naissance, ou co-naît sens, qui nourrissent l’autre versant de la pensée logique et linéaire habituelle, la pensée analogique, symbolique et holistique. Bien sûr il ne s’agit pas de nier la pensée rationnelle et logique qui est une certaine appréhension de l’objet, qui a son intérêt. Nous avons besoin d’apprendre à penser ainsi mais que cette pensée devienne dominante et exclusivement référente finit par la desservir. Quant à pencher vers l’autre extrême, là, la pensée devient floue et confuse, creuse et d’un idéalisme dangereux. Il n’y a rien à fuir. Le chemin du héros est d’œuvrer à l’ouverture par des actions qui engagent un renouveau de l’être au monde.
Pour cela, La conscience héroïque s’ouvre à différentes approches de la connaissance, dans une vision globale et humble.
Certes le terme de « héros » ou « héroïque » [quant à « héroïne » laissons le carrément tomber, sa mièvrerie est inéluctable] a perdu ses lettres de noblesse. Bien sûr nous ne parlons pas du héros comme un être surnaturel doué de tous les pouvoirs dont celui d’un ego démesuré. Nous parlons du sens mythologique, de la personne qui traverse des épreuves, a le courage d’aller de l’avant et sait que pour cela, à un moment ou à un autre, elle devra affronter ce qu’elle craint le plus, en général les peurs et la mort. Bref cela nous concerne tous. Nous développons une conscience héroïque lorsque nous osons sortir des cachettes du déni et de la lâcheté. Oui avant de mourir, je dois réaliser la belle personne que je suis, avec ce qui m’a été donné ou enlevé. Et peut-être en comprendre le sens qui ne peut être psychologique ou karmique mais symbolique ou holistique.
La vie héroïque nous appelle à mettre entre parenthèses les modèles dominants de pensée pour s’ouvrir à d’autres, tout au moins à en tenter l’expérience, en évitant le piège de la solidification. Car tout mode de connaissance qui s’érige en savoir absolu est, dans sa violence dogmatique, source de conflits et d’arrogance dominatrice.
Si l’approche analytique privilégie la primauté de l’objet et l’isole, le différencie pour décomposer, nommer, classer, la pensée globale ou systémique met en valeur les liens, les relations, entre les personnes et les choses. Les interactions, les interconnections questionnent la place, la fonction en relation avec un environnement. C’est un autre mode d’approche, une autre forme de co-naît sens. Ici, l’accent est mis sur les échanges d’énergies, le mouvement incessant qui lie la partie avec le tout.
La pensée globale et systémique peut tout-à-fait co-exister et compléter la pensée logique et analytique. Mais il y a encore à prendre en compte [conte ?] le mode symbolique de la co-naissance qui nous fait naître au monde sur le mode des images, des symboles et des archétypes. Dans cette approche le langage est déconcertant par rapport à nos modes de fonctionnement habituel. Pourtant c’est un langage que nous côtoyons au plus intime de nous-même, à travers les rêves par exemple, c’est le langage avec lequel, par excellence, la nature nous « parle« . La pensée chamanique ou des peuples primitifs ont accordé de l’importance à ce monde imaginal qui peut nous fasciner par ailleurs si nous tombons dans le travers d’exclure les autres modes de connaissance.
Les contes, les mythes, les rêves parlent au cœur du héros de la possibilité d’explorer d’autres visions, d’autres regards. Se reconnecter au cœur de soi est source de joie, de bonté et de beauté. Notre cœur s’enthousiasme, nous porte dans un monde de sens qui parle à nos sens, et dans tous les sens. Nous appartenons au monde autrement que sur un mode productif, psychologique ou relationnel. Nous pouvons découvrir la dimension symbolique, analogique de notre être. Cette dimension est perpétuelle richesse, émerveillement du vivant.
Franchir cette porte nous introduira à un aspect encore plus vaste de co-naissance qui est résonance avec des espaces où nos qualités sont au service de la vie et de l’amour. Espaces de synergies où la conscience élargie dissout sa nomination même dans cette amplitude infinie sans cesse renouvelée de l’instant.
Rassurez-vous : je vis dans le même monde que vous au quotidien où le héros débarrasse la table, paie ses factures et va faire ses courses. Il y a ce monde et il y a la façon de l’appréhender. Dans quel mode de connaissance, dans quelle vision choisissons nous de vivre ? Parfois, nous sentons que nous avons la liberté d’un choix plus vrai, plus vivant, plus fluide. Dans quel monde je veux vivre ? l’ancien monde jamais remis en question qui me limite et me détruit ou celui du courage de m’ouvrir à de nouveaux chemins de connaissance et d’intégration ?
Le vieux roi se meurt, un vieil état de conscience est appelé à se transformer, un nouveau royaume cherche à poindre, un nouvel état de conscience veut venir au jour. Quelle en sera l’histoire ? Bienvenue au nouveau monde d’une nouvelle conscience, le héros est en route.
Je me tiens debout au bord de la falaise,mort de fatigue d’une nuit qui ne veut pas mourir.
Je me tiens debout au bord de la falaise,le regard braqué à l’est sur le soleil à l’aube paresseuse.
Je me tiens debout au bord de la falaise le vertige profond
A l’ouest je suis mort
A l’est je suis vivant
Je ne tombe pas dans le vide
Le soleil se lève me lave de ma mort
Je rayonne mon quotidien et celui des autres
En toute humilité simplement j’épluche les patates
Et je fais des frites et les enfants sont contents pleins d’espoir