Le message du Bouddha est la transmission d’une expérience personnelle, reproductible par chacun et dont le terme est l’émancipation, la délivrance, la libération, grâce à la véritable compréhension de la destinée humaine. Son but est la libération de l’ignorance existentielle qui conditionne la répétition du mal-être.
Cela est un chemin et ne peut s’accomplir en un jour.

Peut-être, parfois, faut-il atteindre le fond du puits, du mal-être pour voir se lever la persévérance d’un souhait de longue haleine. C’est ce que vécut le prince Siddharta Gotama lorsqu’il sortir de son milieu protégé et découvrit la profonde réalité de l’être humain. Arrivé à l’éveil, il se rendit compte que la connaissance qu’il avait acquise, au-delà du raisonnement, serait difficile à comprendre et à atteindre. En effet, alors que l’humanité se complaît dans l’agitation, l’attachement et la convoitise, comment vouloir vraiment être délivré de ce qui nous remplit de gratifications sensorielles, cristallisant et confortant le « moi » dans son sentiment d’exister comme quelque chose de réel? Se mettre sur la voie ou entrer dans le courant demande de le vouloir de toutes ses forces. Cette aspiration à renoncer aux habitudes qui nous étourdissent et nous endorment nous effleure régulièrement. N’est-ce pas ce qui se passe lorsque nous en avons assez de buter contre les mêmes schémas, empreintes ou samskara que nous renvoient les situations du quotidien? Il faut commencer à voir son ignorance pour développer un regard intérieur et l’aiguiser par l’attention lucide et sensible. Cette connaissance et cette libération qu’a rencontré le Bouddha sont-elles vraiment si éloignées de notre expérience actuelle ?

Aujourd’hui, dans une société instable, au patrimoine culturel appauvri ou réduit aux prouesses technocratiques, où beaucoup d’idéaux se sont effondrés, où les religions elles-mêmes sont en crise et incapables d’assumer leur rôle, le mal-être et l’angoisse existentiel prolifèrent dans tous les milieux. Chacun se sent assiégé de toutes parts par un mode de vie stressant et a tendance à se replier sur lui-même, la « communication » déverse un flot d’informations inutiles où perdre son temps, où personne n’écoute plus personne. Plus nous remplissons, plus nous sentons le vide angoissant du château de sable qui s’écroule à peine érigé. Certes, vous me direz que je noircis, j’en suis consciente mais si peu, ne nous voilons pas la face, nous aspirons à autre chose qu’à l’avoir contraignant et au remplissage systématique et cela fait du bien de le dire. Nous nous sentons démuni, il y a un fossé entre notre bon coeur et son expression. Comment trouver les moyens de s’y reconnecter plus souvent? Comment rester ouvert et spacieux dans un milieu fermé et stressant ?

Un autre aspect que nous ne pouvons nier aujourd’hui est que le bouddhisme a rencontré la civilisation occidentale et que la civilisation occidentale commence à le regarder autrement que comme une religion exotique, venue d’ailleurs. A moins d’avoir l’esprit buté, fermé et de s’en tenir aux bons vieux clichés, il est difficile de nier l’impact des traditions orientales dans certains domaines. Bien comprises et intégrées, elles permettent d’ailleurs de redécouvrir le riche patrimoine qui est le nôtre, sans le réduire ou le dénier. Car nous sommes des occidentaux, il ne s’agit pas de devenir indien ou tibétain ou quoi que ce soit d’autre. Mais nous ne pouvons nier le choc créatif des rencontres et leur fertilité.
Racines de la présence, l’espace dans lequel se déploie les activités que je propose, se situe dans cette approche-passerelle riche et féconde, qui respecte les différences, les irréductibles culturels tout en appréciant les rapprochements, les apports fructueux des deux côtés de la passerelle. Se rencontrer au milieu est toujours un bon endroit pour vivre l’équanimité.
Depuis plusieurs décennies se sont produit des échanges et ceux-ci ne cessent de se multiplier aujourd’hui :
Que ce soit avec la philosophie : au début du 19ème siècle, Arthur Schopenhauer avait déjà vu et pressenti l’apport du bouddhisme, même si sa vision n’était pas toujours juste. Un siècle plus tard, Martin Heidegger, rencontrant le zen, parle de cette dimension non dualiste que peu de ses lecteurs habituels comprendront.
Que ce soit avec la psychanalyse : Alan Watts est l’un des premiers à mettre en avant le but identique des psychothérapies et du bouddhisme : ce sont toutes deux des méthodes de guérison voire d’autoguérison par le développement de la lucidité, de la connaissance consciente du « moi » lui-même. Certes il nous faudrait nuancer en entrant dans les détails mais là n’est pas notre propos. Avant lui, Groddeck avait déjà mentionné en 1909 l’influence que ne manquerait pas d’avoir la pensée du Bouddha pour l’avancée des thérapies. Nous voyons aujourd’hui que la méditation commence à entrer dans les mœurs hospitalières, toute proportion gardée bien sûr, avec le développement des programmes de pleine conscience pour traiter angoisses et dépression.

Que ce soit avec le christianisme, où certains prêtres et moines ont intégré parfaitement la pratique du zen, de la contemplation à leur parcours spirituel, sans aucunement renié leur foi ou voir de contradictions avec Jésus-Christ, les sacrements etc. Un nom connu est celui de Thomas Merton et le récit de son parcours spirituel La nuit privée d’étoiles. Le Père Bruno M. Lasalle a vécu presque 50 ans au Japon où il y fut naturalisé et ouvrit un dojo à Tokyo où il enseigna zazen avant de revenir mourir en Allemagne à plus de 90 ans.

Quelle que soit la forme prise par le bouddhisme à travers le temps et l’espace, l’enseignement fondamental reste toujours identique puisqu’il s’agit de celui du Bouddha et la pratique essentielle commune est la méditation. La multiplicité des écoles atteste de la grande ouverture du bouddhisme et permet à chacun de choisir en fonction de ses affinités. Peut-être même aujourd’hui y-a-t-il à se questionner sur ce que peut nous apporter l’enseignement du Bouddha, confronté à l’esprit occidental. Depuis cette rencontre avec l’occident, les écoles du Mahayana ont semblé être celles qui correspondaient le mieux aux besoins actuels : le bouddhisme tibétain et le zen ont, malgré de grandes différences apparentes, en commun la compassion universelle du bodhisattva, qui est le souci de l’autre plutôt que de soi-même.
Comment vivre cet idéal du bodhisattva au sein des turbulences actuelles ? Comment mettre en oeuvre un processus d’autoguérison sérieux et validé depuis des millénaires au quotidien? Comment retrouver, malgré les blessures et les découragements, la fraîcheur, la limpidité, la sincérité du rien de l’instant?
Vivre en bodhisattva c’est accepter d’être là où l’on est, avec la farouche détermination d’une compassion libre au cœur de l’action. Lors des prochaines sessions Dans les pas du Bouddha aujourd’hui, nous examinerons toutes ces questions que nous, êtres ordinaires, nous posons. Nous verrons comment poser un nouveau regard, mettre en application un nouveau savoir dans les différents domaines de notre vie. Partant de la vie du Bouddha, de son enseignement, de la pratique de la méditation, nous affinerons l’expérience en fonction de l’histoire de chacun, en utilisant résonances de contes et constellations.
Marcher dans les pas du Bouddha
Le chemin est le but
Attachez vos ceintures les ami(e)s, cette année ça va décoiffer!
Pendant trois années à suivre les enseignements de Wangmo, à écouter, soupeser, douter, essayer, réussir, échouer, retenter, nous émuler, nous perturber, nous éclairer tous, mutuellement, dans ce prisme d’où naît la couleur, dit-on, à la rencontre intime du noir et du blanc, j’ai pu dresser la carte. Carte de Tendre, et carte de moins tendre…Des sommets vertigineux de l’extase où le monde scintille de rosée fraîche et d’ aube permanente, aux abysses insondables des lignées et des histoires, où les volcans de vie crachent leur lave de terres futures, en passant par les caniveaux de nos négligences, transfigurés par l’éclair soudain d’un souhait du cœur, la boucle prend sens, le voyage perd un peu plus de sa destination et s’ouvre à l’infini nouveauté de l’instant, où l’horizon, toujours, recule. Alors on peut balancer toutes les valises par le hublot dans un grand éclat de rire et secouer nos cheveux dans les embruns…Alors, prêts pour le voyage?
Tous mes souhaits à tous de prompte réalisation, et si vous avez encore besoin, comme moi, de continuer à vous « désintoxiquer de vous-même », apportons nos oreilles, le cœur qui les alimente, et ouvrons-les grand!
À très bientôt
Daniel
On bute souvent sur le chemin !!!
N’est-il-pas Père Hamptoire
Pierre
Tendance
bases incertaines d’un hypothétique potentiel de résilience
traversant trauma à valeur d’Hydre de Lerne sans retour
hypnotique perspective de l’infini
quand le moi perd sa substance
et que des ailes se déploient dans un quotidien
en forme de fond lumineux
pourtant toujours retombant sur ce fameux quotidien
qui lacèrent les ailes, les pieds de son chemin
aux pierres acérées
avons-nous le choix ?
oui celui des pierres acérées dans le fond lumineux
alors continuons
Pierre
Un caillou dans la chaussure me fait boiter, s’assoir au bord du chemin en regardant le ciel, et l’enlever. La blessure qu’il a laissée commence à rosir, alors je peux repartir sourire aux lèvres le cœur léger. Habillons nos pied de souliers aux milles couleurs afin de traverser le pont entre l’intérieur et l’extérieur dans le souci de ne jamais rien souiller !!