Sur la branche des mots

J’ai lu dans les viscères de la nuit que l’âme, comme un oiseau sur la branche des mots, pouvait attendre le petit lait du jour pour voler en éclats et s’épandre en diamants de rosée sur la terre habitée.

L’oiseau chante à tue-tête en griot matinal – l’automne n’a pas fini d’installer le bleu moutarde de ses os blets à la joue du ciel encore vaporeux.

Le bateleur de décembre jette sur la table du monde ses deniers du bonheur. A toi de laver l’encre sur le coeur brisé des murs, à toi de casser la coque qui te retient à l’intérieur de la peur, à toi de saisir le pinceau des mots qui fera naître un jour nouveau. Sous la plage des peaux, l’eau tonne des sourires qui pousseront au cresson du printemps. Patience à la ronde, des sables s’écoulent et lavent le superflu dans ta vie de sa glue d’impatience. Patience dans l’onde des courants verts…

Demande à l’arbre sa fêlure et salue le bien d’une crête ébouriffée. A sa sève offre la tienne, en partage d’amour, sans rien attendre en retour que la beauté du geste dé-scellé du socle de l’egotique arbrisseau gelé pour lequel tu te prends.

J’ai lu dans les viscères de la nuit que l’amour, comme un oiseau sur la branche des mots, pouvait attendre le petit lait du jour pour voler en éclats et s’épandre en diamants de rosée sur la terre habitée – que l’oiseau chantait à tue-tête pour les ronces échevelées préparant leur retour – que le bateleur de décembre jouait avec les deniers du bonheur comme ça – pour la joue vaporeuse du ciel encore une fois advenu, pour la fourmi menue trottant vers l’éphémère vérité.

 

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