L’or du ginko sur la peau de la nappe fait des grappes aléatoires et pourtant jolies – on les croirait sorties de la divine corbeille du bel Apollon au geste libre et parfait venu sans qu’on s’en aperçoive jeter des papillons aux ailes accidentées et ingénieusement dispersées.
En l’essence de la pensée sans forme ni couleur le soleil scelle le vierge repos des éléments – la roue libre et intemporelle du coeur accueilli manifeste des formes où se love le clair du monde.
Méditer est comme battre des ailes, des deux, à la face des apparences. La cuillère du temps s’invite à table et pourtant le son du bol appelle à la bienveillance infinie jusqu’au fond des assiettes où la soupe somnole.
Le brouhaha des voix qui colloquent a des éclats d’au-delà – parfois nous goûtons au mantra du silence, laissant les bourrelets de vagues tempêtes sous les crânes user leur collant au flanc de l’instant roi.
La pensée cherche la pensée et trouve l’éveil – nul n’échappe à la nature de l’ainsité – l’ombre du bouddha jette la lumière en particules de poussière à la tête du mur caillouteux – ravissant koan du jour qui tombe – il ne reste plus qu’à fondre de joie sur la motte du coussin et enfin pouvoir applaudir des déserts.
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Le Matin
Mon p’tit cœur bat
Mon p’tit beurre ca
Chaos
Mais ce matin
Petits dés
Jeûnés
Trouée entre noir et blanc
Sur l’ inversé
sacré
Mots tomographe
Entre d’eux bien ailleurs …
Tout allant vers
Le ventre vide
La plénitude
Des étendues …. merci pour ce festin 🙂