Le jour s’est bel et bien éteint à la fenêtre sans mémoire – le foulard abandonné sur la chaise prie la mer de l’emporter au-dessus des vagues là où le poisson est océan. S’asseoir pour ne pas fuir – nuit qui s’ébruite à petits pas dans la ténèbre avide – éclipse de l’ego – à cet instant même chaque pensée est infante étoilée –

Avancer dans le noir absolu et résolu – toucher la poupée éborgnée et asthmatique de l’obscurité – la solitude est pâle – éclipse de mots – le châle originel et sonore de la mouche qui rôde sur le papier de ton âme éclate en balle sur le mur – la mer est loin le camion brosse la rue d’une eau sale – quelle heure est-il? l’infante épilée de l’ombre passe son cou dans la guillotine du plancher – la lucarne est blanchie de tout soupçon – La brume floutée laisse passer l’allumette d’un réverbère – Que regarder? – l’oeil rond voit sa propre prunelle – éclipse originelle – conscience franche – A cet instant où l’ego flanche chaque pensée est infante étoilée –

Un quignon de pauvreté git sur la nappe des attentes – rien n’est plus saisissable – la brune alunée s’asseoit dans le fauteuil où personne ne vient plus – le fantôme laisse traîner sa paire de lunettes sur le dos de buffle du buffet qui craque – A quoi veux-tu te raccrocher? la mer a laissé ouvert son tiroir de vagues y entre le poisson d’un oeil avide de ténèbre – n’aie pas peur de la petite chose rose et boiteuse qui longe la mémoire et ronge ses freins – elle dessine des loups au front fatigué du béton – illusion du film qui se réenclenche – monter dans la bulle dorée d’Oniris à tire d’ailes est une solution possible – rappelle toi s’asseoir pour ne pas fuir les visages de la nuit est ta promesse –

L’ermite sur un pied piste le héron et soudain s’énuage en folon – t’emportant dans la nuit d’un sommeil sans rêve – A cet instant même chaque pensée est infante étoilée et devin absolu.