La coque des arbres est noire – le sol est de blanc manger – le monde est une île où flotte l’os de quelques idées – très givrée et très lactée la bobine d’arachné déroule ses labyrinthes d’oie ailée sur la terre –
la mer de tes yeux déplace ses vagues jumelles – soudain la brume s’énuage – le ciel montre alors une laque sobre et bleue –
chaque jour tous les êtres mourant meurent avec toi – chaque lever de conscience transite au zénith – avant la souffrance il y a le balai originel de la non souffrance qui estompe les poussières de l’apparence – boire au verre d’eau du tao reste un geste de délivrance – l’esprit respirant souffle sans que l’eau ne bouge – il fait rouge sous le rond de la lune vide – un héron se lève en miroir de l’errance –
la faulx de l’amour est passé dénudant le superflu – quelques baies de cristal pendent au lobe des buissons décharnés – à la racine du devenir vivre conjugue son tempo – tout est le rêve d’un muet passant au galop – laisse les feuilles de la pensée sécher sur place – de la tête aux pieds sois l’île que tu cherches – mute à l’endroit où tu meurs – des mondes naissent dans un peu de matière et sans aussi –
Bien que le papier du journal enferme le bifteck du monde Bashô ouvre lentement le parapluie et atteint la rive sans l’avoir quittée – mixer des étoiles au coeur des caïmans est la joie des enfants – rire et mettre les voiles – se rouler dedans dans la tendresse du vivant dans l’herbe foulée de chair même un instant reste un geste de délivrance –
le plumier d’une main fait un parasol où cacher le miroir entrebâillé de l’orage – tu sais bien que le bout du monde t’attend à la porte du cimetière – le corps a sa langue de neige – la rose inflammable de l’air emporte la prunelle de tes yeux – il n’y a plus aucune ombre au tableau – fin du scénario –
Quand l’onde de choc découd son chagrin le pélerin salue de la tête aux pieds les rêves qui trépassent – nul ne sait s’il peut dire à demain – nul ne sait s’il aura encore pied – nul n’est venu nul n’est parti – tu ne fais que passer entrelacé à l’aube – et pourtant tu te sens prisonnier et froissé d’amertume –
rien à dire et rien non plus à ne pas dire – l’oiseau change de direction et entre dans l’image d’un oeil dormant – tout n’est que le rêve d’un muet passant au galop – vague à l’âme des sumos nageant à contre-courant – les syllabes du silence traversent le verre d’eau – rien à dire et rien non plus à ne pas dire –
La coque des arbres est noire – le sol est de blanc manger- le monde est une île où flotte l’os de quelques idées – j’en attrape une au hasard et la laisse filer au coeur de la lumière infiniment ronde et laiteuse des non lieux.
Il y a des moments dans cet écrit où tu m’as emmenée dans une histoire tellement les phrases sont riches. Certaines je voudrais les retenir !
Merci Wangmo…
;0)
oh ! fis-je la bouche en O…
purée puissante l’amer amer
douce est sa course a l’envers
de perles en expériences ,
ballaise ma laisze j’en reste coi …