Solitaire et solide sorti d’un maillot de neige le poil d’un épi frissonne et balance la tête – ployer se redresser se laisser balancer entre les doigts du vent glacé et aussitôt après recommencer –
Solitaire et solaire sur le bord d’un piquet l’oiseau à la gorge ronde et rouge sautille et vole des miettes invisibles aux mantilles de la neige –
Solitaire et solidaire l’arbre rasé de près ne trouve rien à redire à l’oeil laser du chat qui suit le moindre de ses mouvements il se roule en boule et du pic de sa griffe capricieuse l’ascensionne d’un trait puis redescend – et encore –
Le paysage montre un autre visage – le vent coud des timbres de boue sur la porte – arbres totems aux branches noircies de routes sinueuses – arbres totems semblables à une roche crépue comme une île immobile au coeur des tempêtes –
Arbre totem qui tout aime en la blancheur comme en la noirceur que le vent amène –
De la cheminée des locomotives de fumée partent en mèches de vieillesse – évanescentes et pourtant le gris domine et se fond dans le blanc de l’horizon sans avion –
Sous les pas le sol verglacé craque et invite à la prudence alors qu’on aimerait danser sur le pont d’un igloo – il suffirait pour cela d’être à nouveau flocon – juste un air qui se laisse balancer au gré des canopées vagabondes et des vins chauds – le métronome de ta tête oscille à l’envers mais il n’y a pas d’endroit dit le vent en riant –
Sous le pont d’un igloo il y aurait encore du froid si froid qu’il serait marmite où ébouillanter le morse de tes peurs – ce serait un monde si transparent qu’il en deviendrait obscur et inquiétant – nuances des entre matière – bleu dur ou vert tendre rose tirant sur le beige ou l’abricot – descente dans des chapelles aux médailles fleuries quand le soleil traverse la fenêtre – rappelle-toi l’arbre totem qui tout aime en la blancheur comme en la noirceur que le vent amène –
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