le vent pousse à l’intérieur de la pierre –
un petit bout d’oreille comme un froissé d’étoffe
écoute le chou vert et tendre de la mare –
sans le savoir la mouche a repris ses habitudes
de fureter dans les couloirs – échos au hasard – sous la couette
entrouverte l’autre est à moitié découvert –
au large des bois les sirops diaphanes des
nuages mêlent leurs couleurs – un cil rouge se détache et flambe de soleil –
l’horizon bouge – des formes s’immolent en fileuses de vacuités – leur
éveil manifeste des petits bouts de rien qui tombent à
foison sur le monde endormi – la rosée porte le diamant de
tous les reflets –
l’étoile fauchée traîne dans la cour des rois du
désert ouvrier – des petits pois sous le matelas
du coussin cousent des carrés où libérer la
noirceur angélique des pensées – une plume effleure la
blessure dont le tiroir ouvert parle encore des
pleurs d’un mouchoir – laisser partir le soleil au cil
rouge d’une reine –
le coeur s’éplage au tatami de l’instant un
rêve flasque sur ses genoux de montre molle – une
mémoire démunie cherche les siens au hangar de la nuit venue
en plein jour –
je suis un petit coussin posé sur la neige des erreurs
un petit bout de rien qui vogue au galérien du quotidien
une bouteille à la mer du matin qui cherche une main d’hommage à la pluie –
je suis une gaufrette plantée dans un mur de béton, accroché à mes illusions
je rend hommage à la pluie tous les matin sur le coussin de rosée aux mille reflets