Sensations d’Isle-sur-la-Sorgue
nu un mot tel sorgue
tige sans os voguant à
l’orgue des ondes
souffle sur l’écho
qui ne dit mot –
nu en fuite
au peuple ajouré
de l’absence
la maison ouvre
un volet à l’oeil
bleu et sienne odeur
de fleur mêlée à l’eau
blanche et filiforme
d’agrumes inondée –
un silence nu de mot
souffle sur l’écho
d’une ondine en fuite –
au hasard de raisins clairs
tu humes l’air et
l’espace originel de
l’azur alunit sur
le cristal moiré d’un
tibia noir – l’encre
de ton stylo à la mine
floutée flanche
devant tant de beauté –
la fée vive a le
vent en poupe –
un morceau de pierre
éclaté creuse des
rides à l’eau muée de
blé blondeur des
sables d’été
mixés au sorgue et
simple appareil de
ta foulée –
un mot marchait
devançant les
verbes secs
d’une histoire
à dénuder –
il venait ouvrir
la blessure tiède
des choses passées
inaperçues à la
peau perpétuelle et
sans bruit d’une
paupière baissée –
derrière le fuseau
d’un rouet d’eau
un souffle enfantait
un monde de
résonances et
de traces sensibles
et là tu mourais
à la nue descendue
Un instant qui n’existe pas disparu avant d’apparaître et pourtant des larmes des sanglots
profonds de vacuités d’éternités comme un coeur qui bat à l’infini de la nue
filaments diaphanes écriture OFF
les trois temps théâtre de l’écho
une main courante qui court comme une main courante
sur un chemin de poussières
qui lève la poussière
et qui ne voit pas la main tendue dans le ciel
qui ne voit même pas les panneaux indicateurs à la croisée
croisées de faisceaux chimériques à l’absolu de l’obstiné de la stupidité
une main courante qui court comme une main courante
qui prend le chemin pour un arbre planté à l’horizontale
qui confond racines et branches à la vitesse folle de son affolement d’aveugle
une main courante qui court comme une main courante
qui ressemble à une mygale borgne ensabottée qui n’a jamais connu le chat botté
une main courante qui se saborde par ignorance
qui court son sabotage de ses sabots effrénés écornés d’une écriture OFF en boucles
de fiente
une main courante qui court comme un ressentiment avec tous ses hélicoptères
à pleine charge au dessus d’une canopée tropicale Wagner à donf
peu à peu pas à pas avec l’infinie tendresse active de la main tendue dans le ciel
qui ne manque pas de distribuer des taloches à l’abruti que je suis
donne un soupçon d’acuité visuelle à la mygale borgne obstinée
à répéter ses souilloneries
MERCI