la pensée t’est venue de courir
à la déconvenue du matin sortant d’un rêve au bref parfum
pour entrer dans un autre traversant la vitre rompue du jour –
se laissent boire les petits pois de clarté restés
suspendus à la face dévisagée d’un paysage aigu –
phrasés ponctués jetés à la fenêtre donnant sur
l’épaisse fourrure inaboutie de la nuit qui
sans bruit doucement démolit ses membres liquides et sombres –
à l’intérieur de tes os gris des perles des émaux des marteaux où
tapent les petites douleurs qui enfantent – un vent d’ecchymose et de beurre fondu
sanglotent dans la poêle de ta journée habillée –
sèche et drue
si menue se hâte
la velue froissée et désolée de battre la campagne – encore au printemps
quelques douches d’avril dansent sur un fil –
un peu de suie intrigue la clé
posée à la porte de l’entrée le doute
assemble des parties qui ne peuvent logiquement
allées ensemble – la terre tremble d’un noeud de ciel
qui se défait dans l’insomnie du chat –
sèche et drue
si menue
hâtive et rude la
velue
rince le
linge émacié
pendu à
l’humidité fissurée
agglutiné au
siphon doré
où glisse en
gloss de neige
le savon louché
rare et inestimable de
contractions souveraines –
îles d’hanches où
les bois enserrés du
temps développent des
ailes de
papillon noir aussi grand
qu’un oiseau –
vision fugitive de corps lavés propres et séchés
sont-ils nés sont-ils morts où déposeras-tu le dernier baiser car
la pensée t’est venue en ces instants menus du pain rompu et
mouillé que personne ne mange plus –
un jour tu
t’évanouiras au lever d’un orage doux malgré tout –
la page de tes yeux traversera la fenêtre lâchant le rêve si
bref pour entrer de l’autre côté d’un
paysage que personne n’envisage –
sur le chemin des désillusions amères de solidité la méditation ne fait pas semblant
taillé en pièces sur l’autel de la réalité qui n’accepte aucun compromis
le dynamisme au sens d’une méditation active comme je le pratique en travaillant intensivement et qui n’était jusqu’à maintenant rien d’autre que de la séduction comme un parfum sur la peau ( l’ouverture apporte l’énergie comme on apporte un gâteau pour faire plaisir )
l’ignorance le désir/attachement les trois poisons les ingrédients de la souffrance jusqu’à l’inconscience d’être prisonnier de ses chimères
quand ce mur finit par vous faire face et vous regarde de haut de très haut c’est là qu’il ne faut pas perdre la face pour sombrer dans un gouffre de folie et dépression
le coussin mais quel est cet effort au-delà du centre et de la périphérie
le bien de tous les êtres
une volonté intemporelle c’est ça qui donne confiance et sens
essentiel pour continuer à pagayer dans les sous-marines de mes limbes éreintées
nous avons la liberté d’écrire la vie la mort sur l’onde vive qui dessine le temps
le temps d’un regard
le temps d’une reconnaissance
le temps d’une compassion