la fusée d’un rêve éveillé me ramenait sur terre
avec la bague d’un oiseau à planter entre les fagots
d’un trottoir – ce n’était pas un oiseau mécanique mais
un oiseau limbique à la courbe d’été et de joie mêlée de fées –
sa géométrie modulable en carrés de sarments
poussait à aller à la pleine lune de soi – aller au bout
de la nouvelle comme la fin sans fin d’une histoire de
murakami où le stylo plumé s’est endormi la tête posée à
côté du tiroir – et là vous aimeriez savoir ce qu’il y a dans le tiroir
jusqu’où pousser la pleine lune de soi avec quelques bribes animales et
des amandes en guise de petit-déjeuner – mais voilà c’est à chacun de trouver la
fusée d’un rêve éveillé qui le ramènerait sur terre avec une ampoule éclatante au-
dessus de sa misère – l’oiseau se démenait avec la sagacité et la fébrilité d’un destin à
résoudre – sans ramollir son aile étirait ses baguettes multipliant des triangles isocèles et très sauvages qui battaient au sang des rivières et chargeaient des fusils d’amour incon-
trôlable et alors des peuples sortaient de ses mutations mathématiques et commençaient à visiter les consciences avec leur bec de sentiment car
ces peuples étaient mi-oiseau mi-flamme l’homme était mort d’un
manque de vérité il avait tout détruit des possibles de
l’aurore et payait son crime en ayant perdu la parole
pour la retrouver il devait quêter avec rage et orage
il devait céder la place à d’autres rêves que lui-même
il devait résoudre une équation tentaculaire –
la pyramide des étoiles se moquait
de tant d’imbécillité déployée
pour si peu de résolution –
de temps à autre
un avion passait
dans le ciel bleu
de sa mémoire
éteinte au
saturne
du vent
vain
et
rien
qu’un oeil vide qui pendulait à l’excentrique d’un
oiseau qui cherchait entre les fentes du trottoir une
perle de poésie d’offrande et de magie –
trop de sécheresse empesait les coeurs
trop de chiffres giflaient les existences sans réelle
abondance – l’oiseau de vérité était en colère il agitait la
bague de ciel au calumet des villes sédimentées d’indifférence et de démence –
il piétinait les alignements stériles de cerveaux plats et hostiles il déployait ses armées et soudain d’un cri
effaçait le tableau – chut! plus un mot – le grand silence est de retour la nuit vagabonde s’est remise en route – les fées du trottoir font pleuvoir à la jonction des âmes des anneaux de lumière – seraient-ils vus? mais peut-être qu’en fin de compte l’homme ne voulait qu’aboutir à la nuit – qui peut le dire?
au fond du tiroir
était écrit
aujourd’hui
il fait noir à
l’amour –
les anneaux de lumières c’est comme le pollen traversant les mondes disparus avant
même d’avoir exister
en ce domaine nommé Sukhâvatî
voir la face de lumière infinie
les mégapoles de notre monde disparues avant même d’avoir exister ne sont que cendres déjà froides
le pollen est serein les abeilles comme des remorqueurs de haute mer savent naviguer à travers les océans de cendres froides
les anneaux de lumière sont le coeur de la Vie qui bat à l’intemporel
les cendres froides ne sont que des cimetières disparus avant même d’avoir exister
que veux tu une apocalypse personnelle collective : ce qui revient au même
aujourd’hui il fait or doré à l’amour
Emaho
Merveilleux Bouddha de Lumière Infinie,
A reblogué ceci sur PIERRE.