au centre de
la table en verre
des pivoines insectées d’or
pendent au vase et
trèflent ses contours de signets roses –
à l’urne du jour paraît un
billot de lune amoché –

la fraîcheur des murs contraste avec
le cellophane des fenêtres
entre les deux la mouche choisit de survivre aux
peines capitales d’un livre au
vélin trépassé et ouvert –

la chair hypnotique d’odeurs ascensionnelles
fait venir les verts et les bleus de la nuit en
plein après-midi –
dehors les
étoiles saoules bougent aux accords d’une
guitare de diamants – ainsi va le
vent en bois coupant amasser des âmes en
bouquets de serre-tête – s’enfoncer dans
le boyau du jour qui court et
sortir au côté opposé épargné d’attachement
satori des blancs –

au centre de
la table en verre
rien n’est propre – les fleurs au magma de mucus
démarrent un fumier ordinaire au
fumet de lèpre et au plancher pastel –
le jour descend à la convocation du poète qui
recourt à la nuit où chuter vrai –
l’arbre penche – le vase n’a rien d’évasif il montre de
vertes racines aux
noeuds de souffrance et d’anguilles solaires où le doigt s’entortille et
défait la densité –

ce que la vie fait la main le défait ce que
la main fait la vie le défait et ainsi tout se défait jusqu’à la
défait finale un point c’est tout dit le bouquet –

au centre du jardin
L’arbre penche livré à ses amours végétales
annulant l’idée d’un centre et d’un jardin – seules les
odeurs tracent un chemin à la jungle de tes sens –