La vie est si nombreuse que parfois l’amour déçoit et
pourtant il ne devrait pas c’est ce que l’on croit
mais si on cloue ses croyances à la porte des
fois où il est là alors on
pourrait enlever ses souliers et les
déposer sous l’arbre des beautés et recréer des
instants de bougie et de vent à
enflammer les cocotiers sous
nos pieds –
la vie est si nombreuse que
parfois l’amour se réinvente à l’ombre
des plus terribles bombes –
pas plus tard que tout à l’heure la
nuit a pris le jour sous son bras pour l’emmener
ailleurs là où l’aurore pointait sa
casquette de soleil et saluait pour de bon un
frelon soudain paru –
le temps qui passe trépasse et casse en posant de
petites choses
comme de petits éclats de chocolat et de
soie à se raconter encore une fois –
La vie est si nombreuse que parfois
l’amour s’y déçoit et
qu’il se réinvente malgré tout en croisant les
doigts comme des marionnettes qui ainsi
font et refont l’histoire au
présent d’un petit pois qui traverserait serein le
matelas de l’hiver et pourquoi pas –
en regardant les oiseaux et les papillons courir après
l’éternité des impermanences on voit le chagrin s’élever en
concrétions de lumière au-delà des barrières –
la vie est si nombreuse que des bois s’y entrechoquent
aux rotondes des mots –
parfois il pleut des aiguilles qui se plantent dans
la chair déshabillée –
la vie est si nombreuse que mathématiquement parlant elle
n’aime pas trop se calculer –
tiens aide-moi à sortir le linge à l’essorer à
l’étendre au plus haut des cieux au beau milieu d’ici –
Toujours aussi beau.
Tendres bises
Nathalie Boyer 15 Chemin Saint Pierre 66700 Argelès sur mer 06 19 64 85 26