Je me retourne
et vois ta lumière dans laquelle je peux encore écrire comme on écrit sur le dos tagué de la nuit des clartés si belles qu’elles nous tuent –
noir sous les arceaux lunaires tu te
détaches comme un songe qui
avance légèrement courbé –
plus dur que
le diamant l’amour
est un soleil couché au
versant de ta main –
je n’ai ni éteint le feu
ni repoussé l’eau ni remonté le
drap sur la nuit –
le cercle s’est simplement ouvert sur
le banc qui attendait sa chair de plénitude humaine –
je me retourne
et tu deviens lisière à la forêt d’un regard –
un tournesol écrasé fait le décompte des étoiles
au taureau qui est
carré d’immobilité dans la prairie de ton cou –
quelques morceaux de braise se
jettent dans les interstices du
vent et voilà – la libération est ce qui a lieu pendant que
tu la cherches –
si interminable est le baiser du
papillon à l’eau de la mare que
je me retourne
et tu es là à couper des orages pour
devenir ce que tu es déjà –
parfois ce qui est déchiré demande asile
aux plus petites choses de la terre et
le trouve et parfois pas –
tu ne peux alors que rester le
coeur à l’envers
et suspendu à l’abîme –
une pomme se met à table
une pomme affable
me parle de l’avenue de mes poumons où des revenant au souffle coupé déambulent des nocturnes affamées
à la 5e rue adjacente des soupes populaires nourrissent mes ancêtres dans la nuit éventrée de mon estomac
mon ventre ressemble à un rivage abandonné aux crabes légionnaires porteurs de perles d’éveil
abîme et diamant se conjuguent au présent éternel
l’univers respire
merci