Je me retourne

Je me retourne
et vois ta lumière dans laquelle je peux encore écrire comme on écrit sur le dos tagué de la nuit des clartés si belles qu’elles nous tuent –
noir sous les arceaux lunaires tu te
détaches comme un songe qui
avance légèrement courbé –
plus dur que
le diamant l’amour
est un soleil couché au
versant de ta main –

je n’ai ni éteint le feu
ni repoussé l’eau ni remonté le
drap sur la nuit –
le cercle s’est simplement ouvert sur
le banc qui attendait sa chair de plénitude humaine –

je me retourne
et tu deviens lisière à la forêt d’un regard –
un tournesol écrasé fait le décompte des étoiles
au taureau qui est
carré d’immobilité dans la prairie de ton cou –
quelques morceaux de braise se
jettent dans les interstices du
vent et voilà – la libération est ce qui a lieu pendant que
tu la cherches –

si interminable est le baiser du
papillon à l’eau de la mare que
je me retourne
et tu es là à couper des orages pour
devenir ce que tu es déjà –

parfois ce qui est déchiré demande asile
aux plus petites choses de la terre et
le trouve et parfois pas –
tu ne peux alors que rester le
coeur à l’envers
et suspendu à l’abîme –

 

 

 

Un commentaire Ajoutez le vôtre

  1. xab0003 dit :

    une pomme se met à table
    une pomme affable
    me parle de l’avenue de mes poumons où des revenant au souffle coupé déambulent des nocturnes affamées
    à la 5e rue adjacente des soupes populaires nourrissent mes ancêtres dans la nuit éventrée de mon estomac
    mon ventre ressemble à un rivage abandonné aux crabes légionnaires porteurs de perles d’éveil
    abîme et diamant se conjuguent au présent éternel
    l’univers respire
    merci

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