Toupie

Prendre son courage à deux mains à deux bras
à mille pieds à bras le corps à mise à pieds –
prendre son courage à poings fermés
de forains à l’errance d’airain
d’usine sans lendemain de petite fourmi frêle en
fier peloton ou en pelotes à petons
et vogue la galère sur
la route de minces ciseaux verts –
des chaussures enlacées pendent au fil électrique
qui crochent l’oeil d’une sereine dérision –
un avion passe et cabosse le ciel de nuages en pompons blancs –

prendre son courage de petit poucet qui
casse des miettes sur des chemins de halage –
de la peau translucide de la nuit
se détachent des lueurs de papier où
écrire la peur et d’autres choses encore –
tu te fais dauphin bondissant tu te fais escorte tu te
fais petit pois qui roule sa bosse –
allons enfants de la
vie et des cachots allons voir se lever à l’horizon qui
fait le dos rond et vient lentement au monde l’haltère du soleil –

prendre son courage de toutes les couleurs et l’épandre sur
la toison des villes belles de béton avec Jason qui en sait long sur
les marathons ou Achille qui court sur ses talons –
mon enfant prends ton blouson et
n’emporte rien juste la conque de ton coeur ouvert en deux –
sous le pyjama de tes yeux des crimes se commettent en silence de nuit –
n’emporte rien que ton coeur de pastèque de pâtre grec roulotté de romance qui vagabonde à la dérive de ses racines –

prendre son courage d’un hug câblé aux flexibles antennes et
paisibles fusibles – piétiner les mauvais sorts et ressortir de l’autre côté –
inlassablement un vide se refait –

prendre son courage de tigre doux unir
encore et encore ce qui se désunit au moindre coup de fusil –
tenir la chandelle aux images et rendre à l’enfant sa part de liesse d’Ulysse au beau voyage de fils à métisser de magie et de fée et de possibles à aimer –

prendre son courage alors que rien et
prier les fleurs musculaires qu’elles se souviennent de
leurs ivoires clairs à la pénombre de chair –
n’être qu’un vide qui tourne sur lui-même et se refait encore et encore à
la plénitude d’un présent abandonné aux couverts de l’été –

aller s’asseoir au bout du monde pour s’accorder d’autres saisons pour
devenir rien moins qu’un phare au-dessus de la mer qui gronde en
lasso de cierges noirs qu’assassine Rimbaud d’un couteau de vers –

nager à la crête des papillons jusqu’à la fronde d’une île et pourquoi pas insinuer un continent à la pointe de toupie là bas au large –

Un commentaire Ajoutez le vôtre

  1. xab0003 dit :

    merci
    c’est vraiment très beau
    juste la conque de ton coeur ouvert en deux …

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