J’ai posé mon sac à coeur au milieu des fleurs et j’ai
voyagé dans l’instant –
de la route vient la déroute de souvenirs que
la bouche a mordu –
le ciel cloque des moutons où
battre le fer quand il est chaud –
donne-moi autre chose que la nuit en plein jour
dit le le désert qui rencontre la pluie sous la
camisole de l’été – des couleurs volent au dedans
des mots tombent de si haut –
un trait qu’importe où il s’achève
où il commence en lui la source danse aux bras des ronces –
arrivée à la montée du rameau d’or
une tomate à la frange verte découvre la rustine de sa peau rouge –
à travers le sureau paraît le bar à lunes
où rêver de copeaux d’étoiles en origan de diamants jetés à
la rivière des pierres-qui-poussent – les
mutations ont leur patience –
du pays des métamorphoses je souffle sur ton coeur
des grains de poussière bleue qui ressemblent à la
rose des matins heureux
pour toi j’effleure la beauté qui ne se nomme pas
ouvrir la chemise du jardin et tomber nez à nez
sur des bouquets de boutons jaunes –
plus à gauche le souffleur d’éléments est dans son élément –
voguer dans le ciel et boire des nuages
dans la main qui dévisage le ciel –
esquisse de mots tombés à l’eau
….et encore et encore — de la petite forêt à la terra incognita— la source danse au bras des ronces—et fait tourner les moulins de mon cœur…
je m’assois au bord de ta page de pluie
je patiente les métamorphoses azurées
tout en sachant que je ne sais rien de ton sac à coeur