Aller loin

c’est une belle nuit de soie fine où tenir le vent entre ses doigts
où les étoiles font des paniers d’émeraude à la métaphysique bleue des
hommes endormis –
le coeur de l’arbre où je me cogne cogne et résonne sous la
plante de mes pieds fleuris –
les ombres m’environnent elles ouvrent d’aromatiques robinets où des clartés géométriques vont et
viennent si sereines que l’insecte crisse au frein du feu –

se cogner à la sueur des choses – remuer le corps de la terre
aller loin dans la course du silence aller loin où entraîner le réel à
monter en secousse au filin des branches –
s’expulser d’un retour de rêve – aller loin dans
l’oralité de tempos ossuaires – ne plus se retrouver –
ne plus se retourner – se creuser sur place se laisser
être en plénitude se dissoudre en partage
jusqu’à ce que la tombe s’énuage d’un clair de sein à
la peau si blanche que franche –

et encore
sentir son coeur comme un couteau tombé à l’eau –
pendant que le ciel m’interroge
deux étoiles partent d’un même point –
tout est donné à voir sur le comptoir de la nuit –
aller loin dans
des terriers de feu
dans
des sabres qui s’ensablent
aller loin au
cirque des nébuleuses
et revenir radieux –

en même temps que mourir vivre
en même temps que chercher trouver
en même temps que recevoir donner
en même temps que pleurer rire

en même temps qu’un lever
un tomber – la toute lune entre dans le plein soleil –

 

 

3 commentaires Ajoutez le vôtre

  1. xab0003 dit :

    respectueusement
    silencieusement
    je me prosterne
    des croissants de lune en gestation
    dans le ruisseau de mon âme

  2. xab0003 dit :

    d’un bond du coussin au clavier
    il ne faut pas que je l’oublie
    la grande absence
    tu es là et tu n’es pas là
    cela peut être terrifiant
    ce n’est pas la mort
    la mort n’est qu’un carrousel de pacotille où tu joues à la marelle
    dans la cour labyrinthique
    comme la vie
    mais la grande absence
    qui voudrait de cette vérité qui peut rendre fou
    et peut être sage
    qui voudrait de l’être dénudé à l’absolu de l’aridité de la désolation
    de la solitude
    paradoxe du paradoxe
    c’est la clé de toute thérapie qui peut couper comme le rasoir
    dans tes certitudes névrotiques

  3. princecranoir dit :

    Superbe texte, magnifique photo qui éclairera ma nuit. Merci.

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