Sur l’oreiller la tête devient oiseau
les cheveux des plumes qui s’élèvent en rouleaux de
printemps et vont vers le vent vert des rêves –
les yeux roulent la chair s’animale au lever d’ongle de
la lune qui tend ses dais d’argent –
l’éventail de la taie ouvre des fenêtres
où quitter l’assignation à domicile de soi –
partir en poisson rouge de l’autre côté des
étoiles tenir entre ses mains l’oeuf d’un voyage en
terre solarisée – nager dans la lumière jusqu’aux
planctons balançant leurs ventres d’eau saline –
le soir la tête s’enfonce au bélier de
l’oreiller où se pose l’oeillet d’un pavillon d’or – Ecoute encore!
la fleur se corolle d’obscurité – la fleur se consume de vanité –
la trève peut commencer –
laisse toi aller à boire l’élixir de l’instant
suis Orphée qui te
devance à peine à
l’orée des toits – va aux abords des cheminées
raviver le feu perdu des alliances
puis
tombe dans le ciel libre tel un ange dans
un pré –
as-tu remarqué que l’oreiller a des oreilles de petit fauve?
derrière le rideau Lynch-chien un
chant de soprano rayé déclenche la vidéo –
le vrai et le faux se ressemblent –
des sons résonnent dans la cathédrale de la nuit trop
longue –
l’écho se déboutonne au clocher d’un songe entrevu –
se réveiller au premières dentelles de l’histoire et
voir le plumeau des couleurs brosser des
cartilages ceux de quelques morts venus visiter le
cadavre sans tombe que tu es – le cadavre pas encore tout-à-fait
froid – le cadavre de petit lait qui baratte sa glaise d’abeilles –
ça bourdonne on en a plein les yeux on est dans la ronde de
quelque chose de très beau qui s’abandonne à la pyramide des
milieux –
l’oreiller est un vaisseau d’écorces où
frotter sa peau d’araignée où amarrer le frêle esquif
de ses ligaments poussiéreux
où devenir totalement autre où
s’ébruiter à la phalange d’un ruisseau –
tu t’éveilles dans la sueur des vagues l’oreiller te reprend
dans ses flammes et ses rouleaux sonores comme un petit animal
à la croisée des mondes –
Oh ! merci merci… ;0) pour cette belle résonance au sein de laquelle, tes mots viennent gentiment fondre au coin de mon oreiller mes pensées de plomb lourdes comme une plume pour les transformer en fleurs fécondes et me déposer délicatement là où le « vrai et le faux se ressemblent »… Quel beau voyage ;0)
vieil enfant qui baratte du clocher
cadavre sans âge
sans nom
gigantesque émotion de jalousie
terreur du rejet
à la croisée des mondes
feu marche avec moi
lunches de lune
tabarnacle !
ci-boire
les tombes !