Passer son existence à
chercher son centre
le lieu en soi le plus mobile
devient le centre de ton
existence c’est
comme chanter
le refrain d’un oiseau de
passage qui te leurre et
te prend dans son filet
d’éternité provisoire –
l’oiseau de passage
va et vient en
sucre blanc et en flanelle
invisible à lui-même
au sous bois clair des
flaques du couchant –
passer son existence à
chercher son centre
comédon invisible
du lieu en soi le plus mobile
sous la peau en retard
que le miroir résorbe
d’une vie rêvée et
multipliée comme des
petits pains sortis du four –
sais-tu que
les bras poussent à
l’illusion des autres –
la bosse de la mort
renverse
la brouette remplie
d’eau d’où s’échappent
de petits ossements
comme de petits clous d’or
aux oreilles herbivores –
des gestes en
boucle et à tiroir combien
en as-tu fait?
tu as beau mettre des
rivières dans ta bouche des
montagnes dans tes mains
des coeurs dans tes yeux
tous s’en vont – leur nature est
de s’en aller toujours au
ciel de l’étang comme
à l’accordéon des jours –
le chasseur tue ce qu’il aime
sans savoir qu’il aime
il tue de
lui-même la petite fusée qui
raccorde l’esprit aux choses –
il ne sait pas que
tous s’en vont par les champs de
la vie
rencontrer Diane et ses flèches –
Dehors
le buvard de la brume boit
les formes qui s’énuagent peu
à peu – nul ne sait où aller ni
de la bête ni du chasseur –
tout devient plus lent et
plus évanescent – la peur agite
en chacun le lieu le plus mobile –
Dedans
tu te sais toute noire et
pourtant tu t’élances au
cerceau du soleil qui
approche –
le coeur cogne
le vent claque à voler dans
les plumes –
la tendresse au carreau
avait le beau visage d’un
ange blessé –
tu réalisais à cet instant qu’il
était possible de
donner racine au corps
de ta conscience ouverte
naturellement brillante
de félicité nue –
alors que tous s’en vont
tu pouvais toi seul revenir
au lieu de refuge doux
et silencieux et au don
aimant de
ta présence –
La magie de tes mots est toujours plus opérante , elle envoie directement dans les profondeurs clair-obscurs , ouvre des portes ouvertes et prend soin de la flamme fragile de l’essentiel . Pure Gratitude
résorption par ignorance
là, tu m’ouvres grand les yeux
c’est un grand choc
très sincèrement
je suis assommé
je ne sais pas ce que je vais faire de ça
je ne peux plus aller nulle part
ni à l’intérieur
ni à l’extérieur
il ne me reste que la présence
félicitée enchantée je suis
l’invisibilité n’a pas de centre
c’est le pont de Diane
merci de ton réel rêve
merci