blue spaghetti

Un matin la vie m’apparut à travers de bleus spaghetti ne me demandez pas pourquoi je serais bien incapable de répondre – comment traduire cette sensation de satiété bleue et en même temps d’un léger écoeurement car on ne peut décemment servir trois haricots de blé en guise de repas il faut bien une assiette entière et bombée et s’il vous plaît cuite selon les goûts de qui la mange –
Ah la cuisson! une autre question qui soulève les couvercles de nos méninges rien n’est si facile parfois la chance entre en jeu et surveiller l’eau qui bout est accessoire et parfois c’est l’inverse monter la garde près du feu donne de bons résultats – monter la garde près du feu devant une casserole de spaghetti d’abord tout secs et craquants sous la dent qui s’attendrissent au fil de l’eau qui bouillonne et ensuite vous baissez et miracle de la fourchette sur la cuiller, c’est juste comme il faut! – mais ça arrive combien de fois ça? on ne peut pas compter sur les miracles pour cuisiner un peu de technique comme en tout peut grandement aider – sans oublier un zeste de créativité pour garder la tête hors de l’eau et ne pas cuire avec la grenouille qui n’avait rien vu venir – en plus une grenouille dans les pâtes non merci!

la vie est concrétion de petits concepts aléatoires qui se promènent de la cuisine au divan de la salle de bain au jardin – non sans émerveillement lorsque s’alignent en nous des brins de fantaisie naturelle qui ne requièrent aucun effort autre que d’ouvrir ses placards bondés de restes à valoriser –
vous me direz et vous aurez raison des spaghetti oui mais pourquoi bleus? qui mange des spaghetti bleus? avez-vous essayé de mettre du colorant dans l’eau de cuisson? c’est une option qui ne règle pas la question : le bleu blue plus exactement ne se laisse pas définir facilement même oralement et il faut en tenir compte dans la nouvelle bobibio des émotions – bleu et blue les deux s’entêtent à s’opposer et à se compléter parfois même s’emmêlent les pinceaux – bleue comme la robe étoilée de la vierge et blue comme le bourgeron de mon grand-père qu’il porte à l’usine de couleur dense tirant sur le noir incarnat – les deux ne sont-ils pas présents en cette sensation que nous avons tous d’oeuvrer sur un chantier sans fin – allez mange tes spaghetti ça va refroidir –

Le bleu-blue est insaisissable – j’avais envie par l’écriture de le rendre inhérent à l’être même du spaghetti. Et pourquoi pas? on sait que les couleurs se discutent –  en ce moment même, voyez-vous du bleu ou du vert? ah! y-a-t-il une essence à l’apparence colorée d’un plat? – ceci n’a pas plus de réalité que celle qu’on lui concède –
Mais me direz-vous, si on laisse un peu de côté cette histoire méta-émotionelle de couleur double et qu’on se focalise sur ce qui fait la spécificité les spaghetti, par rapport aux nouilles par exemple, n’est-ce pas leur nature de faire du kama sutra dans l’assiette, sinon serait-ce encore des spaghetti?
je vois bien l’option, le bleu est céleste mais le spaghetti est proprement voire carrément l’art de nous confronter à l’éros pulsionnel de la vie – doit-on aller dans cette direction? je ne sais pas – en tous cas j’argumenterai que le kama sutra ne peut être bleu et qu’il n’a rien à voir avec la neutralité d’un spaghetti qu’on ne peut séparer des autres certes en ce sens il reste pluriel mais quand même n’allons pas trop vite en besogne conceptuelle  – ne mélangeons pas tout et gardons la tête froide sur des conclusions qui ne sont que le produit dérivé de nos consciences à l’appétence toute lacanienne –

le bleu est intrinsèquement blue voire blues voir blouse ou tablier clair et très dilué à la nuée des jours –
bleu-blue recèle de nombreuses saveurs allant du ciel bleu aux bleus de l’âme en passant par l’absence de bleu dans l’alimentation justement et ce manque a aussi son effet trou noir car quel aliment est naturellement bleu? l’eau de l’aubergine un peu – ce manque est donc tout-à-fait palpable au quotidien et a sûrement des conséquences sur nos façons de voir et d’être – serait-ce la couleur de l’esprit? l’esprit n’a pas de couleur mais on peut s’en approcher avec du bleu ou du jaune ou du bon mais là on s’éloigne de la thématique alimentaire de départ – le bleu est-il anorexique? qui parle encore?

Revenons aux moutons de lamer qui sont…  encore que le bleu-blue appelle le non bleu-blue qui n’a rien à voir avec le rouge d’accord? essayons de rester cohérent dans ces phases délicates d’exploration de nouvelles jubilations poétiques à la retombée immense pour nos coeurs de sioux assoiffés –

Il serait bien d’apprendre à désapprendre le bleu pour le percevoir comme on ne l’a jamais perçu – qu’en pensez-vous?  c’est une suggestion possible – c’est de la science-fiction poétique de haut vol au cru du quotidien – tout le monde souhaite se désapprendre pour se retrouver somme un sou neuf non?

En résumé, le bleu reste à goûter célestement et diététiquement il soulève une émotion que nous appellerons le sentiment de bleuissement allant d’une gamme d’extase à celle de la plus intense des sensations d’avoir des mouches devant les yeux du cadavre qu’on est en train de décomposer en le nourrissant d’où peut-être aussi l’écoeurement au vu des pâtes?
pâtes en l’air dans l’assiette fument un
calumet de paix à l’odeur d’indigo qui
embue les lunettes de mon âme passée à table trop
tôt trop tard pour les retirer mains occupées en aveugle à tâtonner
désaccord puis raccord aux branches du monde – étrange sentiment d’électricité bleue sur la peau des yeux –
paradoxe des blancs si proches parfois des blue – quand tu te perds dans ton histoire c’est la vie qui vogue à l’autre bout des autres – tiens essuie tes lunettes y a de la buée dessus tu t’es encore fait avoir en te penchant de la casserole à l’égouttoir –

La structure totalement déstructurée d’un plat de pâtes amène à se demander si on peut vivre ainsi?
tantôt collantes et même sans l’être elles ont une fâcheuse tendance les pâtes à s’étouffer dans leurs propres filatures et à ne rien tisser – qu’est-ce qui se trame dans la trame? comment passer dune trame pâteuse à une sensation de fluidité sans trop d’huile ou de beurre? – eh bien je ne sais pas je reste en quête de l’autre chaussette – encore un problème de science-fiction quotidienne que je ne résoudrai pas devant vous aujourd’hui –
la disparition systématique d’une seule chaussette comme si elle en avait sa claque de l’autre ou du pied ou de la chaussure allez savoir! est quelque chose qui ne facilite pas la vie des humains pressés dès la nuit du matin –

je ne sais pas vous mais moi j’ai une affection particulière pour les cuisines j’aime bien y être et partager une assiette de blue spaghetti avec d’autres – même si les paroles s’envolent quant aux écrits rien n’en reste –
les blue spaghetti pourraient être comparés à des paroles qui se mâchent et se digèrent tranquillement avant de communiquer – si on se faisait une cnv de blue spaghetti un soir histoire de retrouver la douceur des aliments salinement mijotés et directement venus d’un coeur heureux qui n’était pas en panne ni en rade mais fonctionnait du tonnerre de zeus ? hein ça te dit?
oui des fois ça rate et patatra le plat tombe des mains et alors là frustration le bleu vire au noir surtout qu’il ne lui faut pas grand-chose pour s’obscurcir – s’il vous reste des kilos  de spaghetti sur le coeur ne les faites pas cuire tous en même temps – prenez le temps de réfléchir comme une assiette vide et ne vous laissez pas verser n’importe quoi dedans –

rassurez-vous tout le monde connaît la tragédie de s’emmêler les pinceaux même si on a une cuiller pour bien enrouler et convenablement présenter à l’extérieur ce qui mitonne à l’intérieur des fois ça dérape grave du côté de la généalogie des ancêtres qui avaient mal cultivé le champ et hop vous vous retrouvez à finir les assiettes de tout le monde qui connaît comme vous la tragédie de… c’est la fameuse boucle du spaghetti qu’on n’arrive plus à arrêter – mais coupe moi ça nom d’un p’tit babouin!

Contrairement à ce que vous pouvez penser et pour aller dans votre sens d’une sortie
possible, je me suis documentée sur tout ça et voici le résultat :
Extrait d’un livre d’histoire retrouvé après la fin du monde et précieusement conservé au musée Grévin depuis 1422 :
Au 21ème siècle, nous savons que la communication est une cuisine délicate car plusieurs facteurs entrent en jeu : concurrence ou absence de température inter-relationnelle et parfois aussi déficience d’ustensile adéquat – la guillotine des jugements est toujours utilisée malgré son interdiction légale datant de… (effacé)

Graffiti du tombeau d’une reine des banlieues gracieusement reproduit et exposé au matrimoine de l’humanité depuis 2022 :

blue spaghetti de coeur calcinés dans la casserole restée
trop longtemps sur le feu et qu’on avait oubliée!
allez ne pleure pas – l’essentiel est de s’entraîner à mieux mélanger le bleu au blue –

Même bien documentés les moignons des faits restent souvent démembrés difficiles alors de reconstituer le contexte – le mieux est de se fier à l’expérience du présent –

en observant le ciel azuré qui détache ses nuages on filtre mieux les éclairs on nuance le bonheur à quelques détails près on croque le petit beurre des mots d’abord par les coins et on prend un peu de distance avec ce qui colle alors l’harmonie se fait par le retrait des fibres molles qui coagulaient au fond de l’assiette cervicale – ouf! parfois on échappe à de ces choses et sans le savoir en plus, c’est assez incroyable!

Je philotricote mais trève de plaisanterie, il est bien de savoir s’arrêter – d’ailleurs il est l’heure en conclusion provisoire, de prendre un petit bol de vol-au-vent poétique –

peau de banane et cul de bouteille
marguerite en bout de nappe
quelques grains d’impermanence roulent
sous les spaghetti croquants et vitaminés
quelque chose d’emmêlé malgré tout
titille le gosier aux marches de l’évier –
respire et laisse le ciel déverser au
fond de tes yeux son sablier bleu –

la mouche se cache dans des bricoles
par exemple le reflet d’un verre qui se reflète à
l’infini des poussières jusqu’à la pluie cosmique
d’un robinet d’où sort de l’eau –
le verre est là d’évidence à moins qu’il ne
se brise d’une main lâché – nul ne
peut savoir plus que le bleu à son âme –
Ecoute! sur la terrasse Mademoiselle chante –
Suzuki clarinette de blue bécane –
Frères et soeurs à l’humour philantrope
qui aimez la science fiction poétique
n’hésitez pas à faire des colliers de pâtes et
à laquer la page de la
couleur que vous voudrez –

 

3 commentaires Ajoutez le vôtre

  1. gertrud berthet dit :

    un pur régal , la métanoïa du spaghetti blue !

  2. xab0003 dit :

    je préfère les soirées  » moules frites  » aux « matinées boudins  »
    surtout quand ces soirées sont accompagnées de mississipis à la crème fraiche
    servies sur canapé bleu encre
    ça jette l’ancre dans le fond de la casserole présent blue
    et ça ça blouse pas
    mettre sa blouse et faire des bleus au présent
    mets ton blue jean et enfourche ta pétoire
    va acheter un kilos de pâtes
    qu’on s’ tape un présent
    maudits blues qui s’en balancent
    et trous du cul de babouins et
    matinées boudins

  3. xab0003 dit :

    colère d’enfant blessé humilié en peine séduction infantile
    colère d’enfant blessé devenu chien enragé
    qui toujours veut séduire avec ses écrits de pacotille et autres misérables attitudes
    blessure et morsure réactive
    sortir de son ornière d’arrogance stupide
    en prendre conscience
    se croire brillant alors qu’on est qu’une misérable mauvaise herbe
    quelle misérable arrogance
    tu as raison de me botter le cul

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