le soleil jetait ses idées claires
sur la
terre
sombre
et ferme
aux ombres
d’ongles retournés
secs et plantés en
vierges sagaies –
c’est alors que
le système nerveux de
ton coeur
pris de soubresauts de
frissons fauves à
l’encolure des épaules
se mit à battre –
ses fleurs
de sang
s’ouvraient
aux chiens de l’aube
avides de
leur été de
chair incisée –
tu étais décalé
à l’axe de
toi même
privé de
liberté et
de courant d’air –
le ciel entrait en pulsations
au moment même où
tu pleurais
à quelques minutes et au
millimètre près
l’évasion des
flux aurait été possible
mais tu chutais avec
la première larme
sur le parquet
et ses lames de feu
piétiné et mordu –
tu retournais à
ta cage thoracique
enveloppée d’écorce noire
ton souffle compressé
s’abattait dans
l’ivoire du chasseur
qui traquait ta
raison sans raison
autre que d’accomplir
sa mission de
destruction
tu te mis alors à
danser dans la nuit dévoilée
que contenait le jour noirci
tu te mis à
chanter des berceuses de
poupée disloquée aux crânes de
morts nés
tu emmenais avec
toi dans le vaisseau de
ta peau
tous les restes indigestes
de l’amour disparu au
jus de l’instant
au coeur du système nerveux de
ton ventre poussait un
arbre des souffrances où
pouvoir se recueillir
tu sentais tout près
une île aux essences magiques
dont la blancheur troublante
t’emportait dans sa fiction rebelle
habitant tes yeux de sirène
autrefois blonde
d’une conscience accrue
et nue –
un petit point noir sur le balcon
de l’horizon attirait ton attention vers la
gare d’un départ au quai insolite et
suspendu –
une femme mendiait sur le trottoir
un oiseau chantait au-dessus
comme sorti d’un tiroir de lumière –
le système nerveux de ton coeur
agitait ses noyaux de gris sillons
l’autre se coordonnait au champ de
ta blessure tu touchais alors
des zones de sensorialité inédite
tu broyais des hasards
tu frôlais les anciens
des plus anciens perdus en mer –
tu mourais à la
guerre tu
renaissais à la paix tu voyais
défiler toutes les vies
à l’emporte pièce de
saisons en enfer
jusqu’à n’être plus
qu’une graine
d’amour
dans un grain
de poussière
délivré
du passé
ainsi
à la douleur
venue
soit
l’île
de tous –
rien moins
qu’une île en
toi qui
pousse
à la grâce
des vents –
c’est tellement beau ! …merci.
orian orian@orange.fr