Périphériques relationnels

Il y avait dans sa vie comme une course à l’armement – des balles blanches tombaient martelant le sol de ses tempes d’une pluie de bronx à l’humeur assassine – au bord des enclumes de ses yeux humides des sables mouvant mouvaient d’invisibles crues prêtes à réverbérer leur bouteille à la mer lâchée –
le soir affichait de grandes ombres pathétiques qu’elle comptait sur ses doigts raccourcis de bougies éteintes aux coulures soudainement arrêtées –
des petites bêtes sortaient des murs pour la voir, la regarder pâlir et pleuvoir – ses périphériques relationnels trop tôt coupés pendaient sur le comptoir désert de la cuisine – les objets lui parlaient à voix basse de son corps de contrebasse échoué au lamantin d’ écrans vides –
le courant était désolé pour elle de retourner à la vérité de ses origines – la coque de son téléphone avait résisté à son talon rouge le présent n’avait pas bougé d’un pouce – un faon passait sous sa jupe aux appels de dentelle révolue – elle rit du petit ventre à terre d’une abeille imbibée de remords -elle y vit une soeur de sort –

le petit verre de sa lampe de chevet clignotait des icônes bavardes au signet bleu foncé – on dirait qu’on est à new york police et sirène bruissant dans les rues pavées de brouillard psychopathe – juste qu’elle imaginait tout ça de son lit de mouche aride perdue dans l’abreuvoir de ses draps noirs –
parfois elle était secouée de bichons dorés qui lui rappelaient les chiens de patience de son enfance – au plafond tous les regards disparus la faisaient mourir à petit feu sous des piles radiophoniques de silence – éloquence des absences au clavier de plomb – allô? y-a-t-il encore un fil sur cette terre de réseau sans résonances?

le coeur ferrailleur doublait ses doses d’activité cérébrale à la voix d’écho vide – elle comptait les heures à l’aluminium du miroir qui n’émettait plus que des morses de savon glissant et compatissant –

l’ambulance tapie dans sa nuit de pierre tombale était garée quelque part à faire bouger ses essuie-glaces de rongeur inquiet – la mort n’était-elle qu’un palace dans un quartier désaffecté de ses poumons à la tristesse rebondie ? –
sa mémoire la perdait dans des rues à la glue déferlante – où était le trottoir attention à la marche! –

une lune sur un mur picorait des étoiles écartant le paquebot de l’hiver d’un sabot bien placé – c’est alors qu’un gros soleil qui dérivait planta sa racine au navet d’un  nuage – la page devint plage aux éclaircies de lion des fleurs – la roue tournait dans son impassible flottaison sans attaches – elle se levait de sa chaise de papier bulle et allait s’asseoir à l’affût d’un égard – l’amour tremblait toujours dans sa gorge d’ivoire qui essayait de démêler l’écheveau des mots – comment dire au-revoir déjà? – mais rien de cela ne durait –

au porte-manteau la veste déroulait ses pieds de poule attendant au perchoir d’un retour sans retour – elle lisait au dos des dépliants des insignifiances protectrices – la nature lui rendait justice quelquefois d’un indice qui soufflait sur les braises de son coeur de divines étamines – une panthère rayait le ciel de ses crocs de vigne et l’obligeait à lever les yeux vers la dissolution des creux ceux-là même qui hâtaient son pas et la faisaient dériver au cercle polaire d’ours sanguinaires dormant dans sa nuque coupée –

le matin venait quand même avec des pains de soleil pleins les bras – son réveil en sonnant affolait le système nerveux de son ventre accroupi – des bébés sortaient des murs en pleurant – le lait de ses seins s’était renversé sur le plancher solitaire – c’est alors que la blessure s’ouvrit en grand et qu’un génie de la nuit vint et prit sur lui son fardeau l’obligeant à quitter ce qui la quittait d’un geste effacé

et disparu à l’ébloui du jour –

 

 

 

 

 

 

Un commentaire Ajoutez le vôtre

  1. xab0003 dit :

    On ne m’a rien demandé
    je n’ai rien dit
    des arobases miradors ont traversé la lisière de ma vie privée
    les ailes d’un silence éloquent ont plané toute la journée au-dessus la plate-forme
    à quai la stoïcité de ma frêle embarcation pouvait lire les scénaries en échographie
    sur les volumes en transit
    regards en transit sur le fil fuyant la confrontation
    une océanide vieillissante et alcoolisée frappait l’océan de son érotisme suranné
    provoquant quelque spacieuse colère sourde et muette
    le poème est un code qui se décrypte avec le coeur
    quand on creuse une tombe
    on trouve des ossements encodés
    on ne m’a rien demandé
    je n’ai rien dit
    le silence a parlé

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