les petits poils clairsemées des
herbes dressées au ciel nu
ressemblent à des pinceaux
ou à de petites pinces à épiler
qui grattent les écailles
de la pluie avec l’assiduité
de douleurs majeures –
le vent écoute les secousses sismiques
de la semelle de ton coeur à la
colle de bois –
petite bombe confiée
au papier journal
du monde qui
l’oublie –
ta forme est si menue –
des fourmis de signes incompréhensibles
s’agrègent et
se faufilent sous le chapeau liquide
des eaux perdues –
ton crâne comme
un cerf ploie
sous le fusil
d’un genou –
pourtant tu es
douce à l’envers
de ton écorce – personne ne sait
mieux que toi peigner des
étoiles à
la vie revenue –
et pourtant tu te caches dans
les larmes solitaires d’un
bel océan de peines irrespirables –
danser dans les
flammes blanches des
membranes de la nuit est
la seule chose à faire –
sous la peau les
petits cocons juteux de
cendre refroidie attendent d’éclore –
les yeux à marée basse cherchent
au fond de la mer des
coquillages aimants
des clameurs de rivière
qui libèrent les paupières collées
à la poussière des graffiti du
jour qui pointe –
renaître à la bouche
d’un ascète
libéré des enchères de
nulle félicité est
ton voeu le plus cher –
ou est-ce
dormir dans le ruisseau
à la fenêtre des étoiles
et d’un immense bouquet de
charbon et
d’encre
ne plus dire un mot –
– et pourtant tu chevauches les mots- ou bien inversement – et en miroir nos douleurs mineurs ou majeurs se font un clin d’œil qui libère la paupière d’une larme qui rejoint l’océan –