Mains

mains cousus de baisers blancs
mains posées sur le bord maladroit
de la chaise –
mains qui attendent leur essor comme
un oiseau entré par la fenêtre se
cogne aux meubles et tombe avant
de s’envoler à nouveau vers le ciel bleu –

mains des morts au câble d’encrier
qui bâillent une dernière fois –
mains mouillées à laver le linge qu’on essore
et noueuses passées sur le front de l’enfant
mains crayeuses se libérant l’une l’autre
mains dansantes au coeur de la musique des
corps – mains de soie de rêve et d’or
mains ouvertes au vent sans saisie et
sans regret mains à tout donner à
tendre et à retendre les visages malgré
les coups du sort les marches ratées
les roses fanées au cierge d’épines

main passée sur la tête douce et
bosselée du chat dormant –
main devant les yeux pour ne
pas voir la solitude du soleil couchant –

mains amputées de tendresse
mains derrière la nuque que
plus rien ne menace mains dans les
cheveux qui brassent du vent de
l’air marin et serein –
mains jointes priant l’absence de
cesser mains au poing soulevé –

mains sans le leurre des mots touchant
la colère somnambule du mendiant –

mains qui coupent du pain où se
résume la bonté du monde –
mains qui courent un marathon de
papier sans arrivée –
mains fines et sensibles aux
sources du bonheur –
mains en forêt de doigts jeunes et
vieux unissant leurs forces d’écureuil –

mains qui tremblent de ne plus savoir
comment – mains à la pulpe de mangue
jamais lasses de bercer l’amant –
mains aux lignes ferroviaires
mains vestiaires de pays dépaysé
mains aux ciseaux de lavandière
mains qui devinent tout sous les barbelés
des peaux en souffrance –

mains qui versent du sable à l’envers de
l’océan mains qui claquent mains au
moudra de paix qui jamais ne dorment
avec toi je prie à tout rompre
à la ronde des heures –

2 commentaires Ajoutez le vôtre

  1. xab0003 dit :

    mains d’enfant blessé
    mains qui déchirent le papier
    mains à l’addiction d’être reconnu
    mains maladroites
    mains qui blessent au lancé de plume à l’encre acide
    mains tendues de désespoir
    mains vieillies de jalousie
    mains exclusives qui jamais ne partagent
    mains avides qui toujours saisissent les hanches sensuelles des mères
    mains apaisées de reconnaitre leur souffrance sous les barbelés de leur peau
    mains authentiquement compatissantes qui n’hésitent pas à brandir le glaive quand c’est nécessaire
    mains d’une tendresse infinie que je remercie

  2. xab0003 dit :

    mains qui aiment toujours parfois
    mains salées que le vent cristallise en perles de silence

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