j’aime les baisers du vent à la nuque des
arbres brossés d’alu et de fauve odeur
je pose mon oreille au coquillage d’un
creux et j’entends chanter l’automne
en sirènes d’abeille – entre deux battements
d’ailes des papillons de sang prennent
l’allure de feuilles qui meurent à chaque instant –
les traces en galets d’un avion frappent au
talon d’un nid comme un
défi à l’oubli –
le vent a dépecé l’arbre presque entièrement
les branches sont des bras aux lumières parallèles –
le tambour du temps éclaire tout d’un blanc bûcher –
l’écume des heures flotte autour du lit
froid et fidèle au deuil –
la pierre rencontre la frêle et luisante feuille au
coeur rubis qui palpite au centre de soi –
les deux côte à côte écrivent une histoire
d’éphémère présence de chanvre gris et
de rouge fantôme –
je me penche sur la terre
j’écoute et j’entends le tam-tam des plumes
tombées aux champs il y a longtemps –
le songe vivant d’un oiseau
tonne au
tic tac des barreaux –
un jour tu te libéreras
de la flore intestine des
douleurs à venir – tout ton
être se diluera dans l’éternité
en silence avancé – cela te
fera un carrosse d’étoiles et
de chienne tendresse – tu pourras
danser au tam-tam des
haleines accrochées à la dentelle des
pas qui marchent dans les pas du soir désert –
tu seras un grand fil phosphorescent dans le noir des
armoires tu souffleras des cadences non apprises
à ceux que la souffrance a rendu muet dont le
cri s’est tari dans des gorges de corbeau mal aimé –
tu seras un grand fil de givre bleu
qui reliera les rêves trop humides au brame des cerfs –
un coeur d’île que personne n’avait vu se
mourait sur un banc d’automne – le tam-tam de
son agonie se perdait sous la paupière de l’eau – seul le ciel assistait le
défunt que personne ne réclamait qui n’appartenait
qu’à la nue violacée de
la nuit s’avançant à petits pas de loup
jusqu’à la totale extinction des arômes de sa peau à flot de main –
Phare antique sans âge
au plus profond sans fond au milieu de l’endroit et de l’envers
toi qui ne ciles pas à l’immaîitrisable
quand la bougie est soufflé tu vois des parcours d’influences
à la sudation de la roche
Tu rejoint les rennes des firmaments blancs sur la glace des miroirs
telle est ta nature boréale naturelle
sans attente
éclairante
Tu aimes à prendre le fil à l’aventure des éclairs des forêts
Dans le froid polaire les loups t’apprécient pour ta spontanéité vierge
tes cheveux ondulent l’océan
tes yeux parcourent la voie lactée qui s’illumine à ton faisceau passager
aux croisées sauvages
On ne sait jamais où ça va
mais on finit par savoir ça
Et ça
ça éclaire