Le coeur trop gros
se brise en mille morceaux
qui se mettent à danser le
charleston dans la bouche du
soir – rythme syncopé genoux à
l’intérieur Joséphine Baker fait tourner
de ses pieds lumineux la roue de la lune sur
laquelle je m’étais assise par hasard –
même les animaux bruyants se
sont levés et mis à danser leurs pattes
de tombeau blanc sur la poitrine de la
terre – les oiseaux ont ouvert leurs ailes de
tablier plissé et ont frotté les feuilles du noyer en
pagne de cendrillon les voilà eux aussi
jouant au lancer endiablé de leur corps
rebondissant là-haut au lit des vents musiciens –
les étoiles brûlent rose dans leur lait de
tendre coco elles tournent
tournent à l’infini de points inétendus – de
sonores et filantes mémoires se chaussent
de feu – l’orchestre des haricots rouges
bat la mesure à la démesure du temps ferré –
l’éternité a mis sa peau de belle brebis sur
laquelle danse la dakini du ciel en tapis rouge –
la petite balle de mon âme chute au fond du
puits où brillent insatiables des diamants à peau
d’ivoire à la surface claire du cercle noir et liquide de
la margelle –
Joséphine tend sa longue jambe en point d’exclamation
son collier de perles se casse les perles dévalent la colline
et tombent en pluie d’or sur le sol –
eh réveille toi il y a la bouilloire qui chante l’arrivée du
matin à dos de soleil –
Cercle d’or
margelle pacifique
exil brandissant ses racines déchirées aux perles noires de Berlin
source bleue et sauvage exacerbée au continent décomposé
l’instant pur, l’instant tam-tam
savane et forêt tropicale
ce qui est étrange
c’est qu’ils ont tous
en civilisations où
en tribus
Ce code du féminin verrouillé et universel
enfermé
juste une issue de secours
une bouée de sauvetage
la princesse est allée au bal