A l’ange effeuillé
guettant la patte du noyer éléphant
la rime d’un soleil a poussé au
bras d’une branche –
bain de reflets à
la fenêtre des flammes où
un petit bouquet des champs savant
s’avance à la lueur d’un bouton de
cendre ou de neige si blanc
qu’il efface le temps –
le rosier offrait encore un
doigt de rose serré comme un coeur
cherchant sa délivrance –
de toute beauté était la
lumière au ventre des vaches
qui laissait
paraître derrière elle l’horizon plat
et bleu
comme une assiette mordue –
le chat se faufilait
des brassées d’herbe bombaient
leur torse doré et
venaient m’embrasser de
leur regard humide –
les cailloux écrivaient leurs
mots de solitude à
l’envers de tes semelles –
il faisait bon traverser le feu –
Une jeune femme devenue maman trop tôt
trop jeune
de sa vie elle n’osa aller au bal ne serait-ce qu’une seule fois
pourquoi l’histoire ne le dit pas
Peut-être un profond sentiment d’insécurité au long-cours
dont il n’est peut-être pas nécessaire d’en dessiner les contours
des sorcières des géants des ours des corbeaux
des fées qu’elle n’aura jamais entendues
tant de contes traversés sans se reconnaître princesse
Confusion de personnages
le nouveau né n’était certes pas le héros
Mais
l’histoire à ce sujet n’a pas de passerelles
où en tout cas interdites d’accès
La lune est encodée de tous ces secrets
il faut certainement savoir l’écouter pour voir l’espace derrière le rideau
Tout un théâtre ancestral avec une promiscuité de souillon qui te souille
l’âme
Âme constellée de mille constellations de regrets de chagrins de deuils
de lâchetés de trahisons de non-dits indicibles
pas de reproches ni ressentiments
un simple constat un simple regard sincère et probablement très naïf
je traverse la forêt en flammes
les raccourcis ont l’odeur des passés que le présent ressent sans savoir
de quelles essences il s’agit
Puisse-je trouver la bonne passerelle pour te rejoindre
L’Amie