Feuilles en planète – Feu
en navette d’aiguilles sur le
sol aux courbes colorées – tas
de bois enchanté de lumière
affranchie des frontières à
la tendresse contaminée –
à pieds joints je bouscule le
monticule des feuilles en
mer d’arêtes et de cercueil
doré et sec au
sol amoncelé et déchiffré –
j’entends le franc parler d’un
nerf optique au coeur simple
et clair dérouler son
phrasé de coeur en
sueur à la montée des
eaux de pluie sans
pluie venue –
voir la
terre entière s’abandonner à la
langue de feu des matières –
un gel rouge glisse sur l’oreiller blanc
et bombe d’une
étoile la filante d’un rêve –
aujourd’hui encore la
baleine d’une bûche
a pris feu sous mes yeux de
bois et de cerf vernissé –
derrière la fenêtre
au loin l’anisé des
collines ne savait de
quel côté pencher
ses fréquences –
flouté énuagé et
rosé du
matin en lever de
siège –
le feu écrit avec
ses lames de lamé d’or
et de tison brut des
alphabets fantastiques
qui parlent à
mon âme en toute
discrétion de bois brûlé
aux odeurs de
fumée et de
toux mélangées –
voyager près de
la cheminée où
crépite une fée –
je lis sous la
couvée des
trottoirs déchaussés
que le petit lait du
vent brûle de
ne pouvoir sortir
ses aimants de
pieds d’argile et
d’armoire cassée –
le feu a
encore beaucoup de
choses
à te dire pour
élaguer les images
doubles et insensées
qui gravitent autour
de ta tête alunie –
le feu est froid à
l’argent des polaires
son soleil blanc est
si chaud qu’il
inverse les
polarités sensorielles –
sur ma peau il dessine
des bisons de nuit qui
bougent et s’envolent
vers le plafond qu’on
oublie –
je suis dans un
berceau de sauvage
harmonie à chercher
l’agneau du ciel qui
toujours sourit –
pourquoi me cherches tu
nous ne faisons qu’un
la nature est ta force
Archétype tellement défiguré
que des images doubles et insensées comme le lierre
envahissent l’arbre
en blessure toujours réactive
en désir fou de solitude
en projections d’amour naufragé de la nuit
le faux devient réel
les passages de la faulx sont salutaires