De marcher dans les feuilles où
fouler des talons les sablons de
quelques fragilités
à la terre cachée et
déménagée sous
la pastille lunaire
envahissante et
palissandre à
l’horizon sans
plus de vert –
désert des dunes
à la tête d’oiseau
rasée de
près
je m’en vais –
De balancer serein
les mains à la flotte
gelée du robinet qui laisse un
filet frais inonder le matin déjà
froid – le feu fait bonne figure à
la bûche baleinière en colère
d’être oubliée sur le bas
côté de l’été –
définitivement je pars –
De laver l’assiette au couteau
attachée de la rendre ronde et
propre séchée aux reflets de platine
de blonde maryline sagement
assise sur l’égouttoir à
vaisselle à amadouer le
manège d’un évier à rayer des
matelots à parfumer les écoutilles
des éponges usées et
pressées
d’aligner leur corps de
déesse à la préhistoire d’hier –
je remonte le temps je fuis à
l’eau du lavabo – ma valise est
déjà posée sur la chaise empesée –
De sentir les fruits blettes les
vernis odorants des légumes
à l’orange flambant neuf
luisants de vertu des racines jusqu’au
confit de leur peau –
faire la soupe à la manière
d’une fée concoctant des
philtres d’amour à
l’universel vermicelle qui
relie et mixe et baratte la joie
de manger à cru le monde –
je taille la route jusqu’à la
déroute des bois –
De ne rien faire après avoir fait
De plonger la cuiller dans le pot de
caramel d’un miel lourd et
brillant – le chat flatte la souris qui
a deux trous d’avance à la droite
d’un mur fissuré – elle pense à
l’hiver commencé de travers –
De voir le jour lever sa coque de
brume enroulée autour des choses
les effaçant d’un gant de lumière
lavant les matières les couvrant d’une
fine pellicule de poussière granuleuse
et laiteuse
où dissiper les malentendus de la nuit –
je sens la vivacité de l’air battre
mon visage d’un
rêve ramassé –
je pousse un peu plus loin le
bouchon de mes pas –
De partir de rester d’accrocher des
lampions aux écuelles des chats
De recevoir leurs regards de
tendres ravioli à la pyramide
échaudée – dieux quand ils étaient
dans la vénération des pharaons qui
depuis sont allés voir ailleurs si
la pierre est plus valorisante si
socialement parlant tout est
plus conforme aux normes du temps –
De dérouler le tapis magique
d’une prosternation encore et encore
accomplie à l’humble fruit des
douleurs accueillies et offertes –
De dérouler le corps du corps fatigué
et rossé de tempêtes
De s’allonger dans la sérénité d’un
puits
De penser à d’autres au trépas de leur
vie
De ne jamais oublier la beauté oubliée
d’un geste d’un mot tombé à la
mer des feuilles
et ramassé à
l’autre rive de
l’instant –
Tu es trop intelligente
j’essaie de te ressembler pour pour panser mes blessures
et me dire que moi aussi je suis intelligent comme toi
mais ce n’est vraiment pas le cas
il pleut des bûches baleinières sur ma tête
je m’incline
et je disparais à jamais