Quelque chose tremble dans
la bille de l’oeil du chat –
la vie comme un brin de
laine facilement coupé
facilement brisé
facilement
accidenté
à
l’écossé d’un petit pois de
douleur à la hanche bercée –

la vie fragile et
rencontrée
tenue droite à la bonté d’une
bougie bleue – le mouchoir dans
ma poche où s’effilochent
des pleurs des
brins de laine
aux
heures noyées
des sanglots longs
de
l’automne couvre de
paille le
chien mourant de
la nuit –

La roche belle d’un moineau
éclate à côté de moi
l’immensité du cosmos dans
la toute petite feuille décharnée
laisse traîner son
lacet défait sur la
table au grelot d’assiette –

ce qui tremble bouge et
secoue est l’autre de soi
l’absolu désamour d’un
tout petit berceau
désorienté
à l’annonce de
la mer démontée –

la rose résistait à
l’étreinte du froid elle
cognait le ciel de sa tête
de fraîche lumière
de rosée teinte –

la grâce est tombée pas
très loin des
mains de l’arbre
qui aimait comme
jamais l’ordre des
égarements –

la générosité
a-t-elle un
avenir quand tout
se perd à
l’impair des
soirées de
montres molles –

secousses empathiques
du coeur arrêté
comme un écran aux
aiguilles de vent
il est difficile de
rencontrer ce
que le soleil inverse –

depuis toujours j’étais dans
le brasier et puis un
jour les ossements d’un
nuage se sont détachés
sur le fond clair de
tes yeux –

que nous as-tu laissé
que l’amour mort
en disant
je suis heureux –

faire passer l’or de l’autre
avant le sien – décrocher la
timbale solitaire des
artères – s’illuminer du
flap des tourterelles à
leurs ailes intimement
irradiées de
départ imminent –
mourir au soleil des
absences –

quelque chose de plus grand que
soi jouxte la chambre des
petites choses auxquelles on
tient – être debout dans l’axe de
bonté plier les genoux du
coeur jusqu’à passer le
seuil où
tout est flamme à la
ramée des feuilles –