Cercle de pluie
conscience innée
rêve en plein jour
rien n’est plus
beau que le
quotidien d’un
buffet noir
sous la
clarté naturelle
d’un ruisseau de
chair
à la main tendre et
tendue
venue se poser là
aileron aux équerres
de lumière

la perle est muette
sous les aimants de ses magnétiques
instincts – elle lave les
secondes qui la
sépare de l’impact –
rien n’est plus beau
qu’un coeur fatigué
entr’ouvert au
vaisseau arythmique de
la vie à la mort –

l’énergie s’éverbe d’or et
de cuivre – là où
s’héberge un agneau
vient la félicité
unie au vide démonté
du feu qui
prend sous
la glace des formes frelons
sonorités d’un
pied de chaise cognant
les barreaux d’un
lit défait au
parquet de
café au lait –
rien n’est plus beau
qu’un nid d’insectes
couvant son
miel agressif et
laiteux –

faut voir l’urine et la
crasse que l’esprit
nettoie encore
une fois
le chien analphabétique
de ses babines émotionnelles
retroussé –
viens voir le pus de
la bêtise –

la rame de métro s’embrase
de têtes de coquelicots –
tu attends sur
le quai de la
psychologie humaine
quelques mégots méritoires –
le yogi s’est incendié d’y
croire –
l’ombre a mal à sa crinière
d’automate –

ramasse plutôt quelques entorses
de fleurs des
marguerites des roses oranges
où essuyer les affronts du
vent désespéré
désespérant de
la blessure
qui saigne
rouge au
blanc de corne et
d’éléphant
le monde est entré
dedans et ne peut plus sortir –
verse un peu de beauté dans
ces bols de bonté –

rien n’est plus beau
qu’un petit pétale sans défaut qui
attend sa mort
dans la main du moment –
tu attendais que tombe
dans ta chaise d’herbe
le haut sacré d’un oisillon –
tu attendais
un mot un chant un
mantra au vibré naturel –

le vase s’arrangeait d’un bouquet d’os et
d’oeillets qui
parfumait étrangement
le porche allumé –

rien n’est plus beau
qu’un coeur éventré
au plancher distendu
de la nuit
qu’aucun amour
ne voit ni
ne bénit –