Grelottée

Sous les semelles du vent les feuilles cliquettent
ne rien faire ne rien dire – être vent être feuille
être vol au grenier des apnées – être sol être seul
ne rien faire ne rien dire –

mortes sont les feuilles sonnets de papier froissé
parlant de la disparition comme des munitions des
balles tirées et tombées là au sol que je suis devenue
ne rien faire ne rien dire ne pas bouger

laisser l’onde des ombres parcourir le corps
laisser l’or fondre dans la main de la mort

entendre des pas qui vont et viennent sous les
arbres aux squelettes qui cliquettent – leurs os fébriles
se figent en branches de métal froid ne
rien faire que défaire ne rien dire que se taire
ne pas bouger à l’apnée du vent balayant les
feuilles d’or et devenir semelle au ciel salué –

la main d’un improbable nuage touche ma
tête de sonnette grelottée l’arbre pénètre par
la fenêtre vient jusqu’à moi me confier des
secrets d’alizé le vent courbe sa crête d’enfant sous
la caresse de ma main
le coq chante –

ne rien dire ne rien faire laisser
l’ombre se défaire de sa chute laisser le
monde faire du bruit s’éloigner en marchant
au calme des champs rasés frais de corbeaux à
la gouaille perçante –

un peu de noir sous
le vent changer d’état livrer ses rêves au
premier venu qui lève la main –
partir au loin à la
gangrène des chemins
ne rien dire ne rien faire surtout
qui
blesse
la
blessure –
à demain –

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