Dans un verre d’eau

Manger la meringue d’un nuage
noyer la carpe imaginaire
ou boire un verre d’eau

Limpidité des poires
ne pas oublier de vider les bols
le bouddha se tient à un cheveu de toi

A minuit la cuisine dort dans sa
résine noire j’hésite
ne pas allumer les morts s’habituer aux écarts

La chaise est de dos elle regarde la fenêtre
pourtant il n’y a rien à voir
que du noir sans trottoir

Coup de foudre du silence
la terre est un ruisseau
où brillent des feux d’ailes

le pain est sec
la pierre est ronde sous
le couteau qui a le bras long mais ne fait rien

venir jusqu’à toi
en eau de lumière
en présent de toute nuit de brève éclaircie

Frêle ajourée sous la porte
se noyer dans un verre d’eau
ou fermer les rideaux qu’importe!

il y avait des milliers de grains de
misère et la poussière jetait son miroir
somnambule est la douleur en fleur d’ogive

Dans mon verre flotte du feu
un chausson traîne il a l’air vieux
d’un regard je l’estompe

L’eau a-t-elle un centre à la
circonférence du verre quelques points
frappés de clair embonpoint résolvent l’affaire

Le bouddha avait soif je lui donnais
le feu délicat d’une rose très fraîche
il prit l’éclat qui touchait à sa fin et sourit

En équilibre sur le fil de la nuit
tu vis tu meurs tu es une arête
un funambule en bord de rivière

Subtil et thé diamant du vent
la tasse se casse
alors que le cristal prend

Pourquoi pas avant la nuit
une infusion une eau chaude
où voir se désagréger le ciel cendré du monde

Sur la peau désertique de
l’eau coulant du robinet sale
un bouddha s’est assis droit menu en inconnu

Le désert a bu ta mémoire trop vive
tu pourrais devenir fontaine ou
la source sereine d’un arbre à pluie dit le griot

Tu éteins la lumière que tu n’as pas allumée
sur ta tête la capuche de la nuit
devance le poème de tes rêves il est l’heure de partir

 

 

 

 

 

 

 

 

 

3 commentaires Ajoutez le vôtre

  1. xab0003 dit :

    La roue tourne disait-elle
    un beau jour ou une nuit
    qu’importe elle n’a jamais la différence
    la roue s’est arrêtée pour elle définitivement
    elle était tout en frustration ressentiment colère

    la peur la jungle indéfinissables d’une souffrance désemparée
    que la limite ne permet pas de reconnaitre

    Lui son homme
    la grand-mère disait qu’il n’était pas finit de faire
    Elle
    elle ne s’est jamais autorisée à aller au bal
    princesse avortée fanée sous ses lames coupantes de désespoir effréné
    Lui était l’incarnation de l’  » insecure felling »
    et la limite l’incompréhension parachevaient le désastre

    Elle était perdue dans ses sous-bois humides
    la velue noyée d’attentes sauvages
    Lui toujours d’un garde-à-vous hébéphrène courait le pavé dodu

    Et puis son petit bal à elle
    secret mais transpirant si fort
    que lui en alerte sauvage
    à l’apparition du mioche
    tête de pioche
    à coups de pioche
    sur le carreau en apnée
    un bouddha bleu au ventre

    qu’on invite à mettre les voiles
    d’un voilier devenu trop encombrant
    sans gouvernail au gré des écueils
    sur la voie
    deux ailes déployées
    abattu sur le champ des brumes à l’orée de la vie

    solitaire bouffarde au tabac azur
    tirant la nuit au point du jour
    pendant qu’il fait encore jour

    Je suis éternel

    Je t’aime

  2. xab0003 dit :

    Simple histoire de filiation pauvre en esprit
    en forme de collier de petits pois
    sans prétention
    juste quelques médailles à la naïveté pathologique
    et parfois étrangement dans cette sauvagerie
    l’émergence du coeur qui parlait vrai ses larmes
    de cette boue du temps qui figure en guirlandes blizzardes
    scandées de spasmes électrifiés

    Partition désenchantée
    où les fées ne vont plus se briser les ailes
    Qu’importe
    le vent apportera toujours les bonnes graines
    ici où là
    Les reines et les princesses habitent l’espace
    moi aussi

  3. xab0003 dit :

    C’est vrai
    Socrate a raison de nous faire défaire la gangue
    qui étouffe notre essence
    nos galipettes égotiques ne sont que bêtises et mensonges
    c’est vrai

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